PratiqueComment réussir ses photos à l’hippodrome?

Comment réussir ses photos à l’hippodrome?

PratiquePlacement, matériel, etc. Des professionnels livrent quelques conseils pour rentrer du champ de course avec de superbes photos…
Louise Gully

Louise Gully

«C’est la victoire pour Success Star suivi de près par Majestic Licorne!» (ces noms de chevaux ont été inventés). Et zut! Vous n’avez pas eu le temps d’appuyer sur le déclencheur de votre appareil photo ou sur l’écran de votre smartphone que la course est déjà terminée. Pour éviter cette déconvenue, la première chose à faire pendant une course, est de bien vous placer le long de la piste.

Analyser la lumière et changer régulièrement de place

Un trotteur photographié de face à l'hippodrome de Vincennes. Photo d'illustration. Crédit: Le Trot


«L’emplacement est primordial en photographie sportive, lance Jean-Luc Lamaere, photographe officiel du Trot. Il faut choisir le lieu où se placer en fonction du terrain, de l’attitude des chevaux à cet endroit précis et en analysant de quel côté vient la lumière.»

Un de ses homologues photographes, semi-professionnel, donne un exemple: «A Vincennes (Val-de-Marne), on peut se placer tout au bout de la piste dans le dernier tournant. A cet endroit, on voit les coureurs arriver de face. Beaucoup de photographes se positionnent à l’arrivée, du coup il y a de la place dans le virage.» Cette astuce vous permettra de faire des photos qui changent du classique cliché de profil du cheval franchissant le poteau d’arrivée.

Autre conseil du spécialiste de l’image, passionné de chevaux: «Il faut changer de place au fur et à mesure de la course.» On peut également s’inscrire pour suivre l’épreuve en mouvement depuis un bus suiveur, «mais avec la vitesse et les vitres, ce n’est pas l’idéal pour les photos», remarque Jean-Luc Lamaere.

«Au moins un téléobjectif»

Aux amateurs possédant un appareil reflex, le photographe de courses hippiques recommande de venir à l’hippodrome «muni d’au moins un téléobjectif pour être au plus proche de l’action». Pour prendre des photos de chevaux lancés à toute allure, choisissez le mode «priorité vitesse», l’engin adaptera ensuite l’ouverture selon la lumière.

Il n’y a pas de règle universelle pour choisir la vitesse d’obturation, mais le photographe freelance conseille «d’être en 1/800 de seconde. Il faut ensuite augmenter la vitesse si la luminosité commence à baisser». Pour saisir le bon moment «mieux vaut "mitrailler"», s’accordent à dire les deux photographes. Pour les spectateurs disposant seulement d'un smartphone, vous pouvez quand même vous faire plaisir «en prenant des photos du peloton, de loin, avec les drapeaux et la foule acclamant les coureurs, par exemple», explique Jean-Luc Lamaere.

Voltigeur de Myrt photographié par Jean-Luc Lamaere. Crédit: Le Trot

Après avoir photographié les athlètes, le spécialiste recommande de changer de décors en s’inscrivant aux visites des écuries, là où tout le monde, équipé ou non, peut s’en donner à cœur joie et obtenir de beaux clichés. «Par exemple, en hiver, il y a beaucoup de fumée lorsque les chevaux transpirants sont à la douche. On peut y faire des images sympas.»

Notre photographe freelance complète: «On peut aussi y faire beaucoup de photos différentes, et notamment de beaux portraits de chevaux dans leur box. On y découvre, en même temps, tout ce qui se passe avant et après une course.» Et puis, qui sait, vous aurez peut être la chance d’y voir un cheval blanc ou gris, ce qui est très rare dans le trot. «Le trotteur français est bai (marron foncé) ou alezan (marron clair), c’est génétique. Certains chevaux sont particulièrement beaux comme Voltigeur de Myrt et Timoko. C’est important de choisir de beaux modèles», souligne Jean-Luc Lamaere. Attention, comme dans tout l’hippodrome, le flash est interdit aux écuries.

Et au Grand Prix d’Amérique?

Pour photographier la foule dans les tribunes, placez vous au plus proche de la barrière. Crédit: Le Trot


Entre les clubs de supporteurs, les drapeaux qui s’agitent et les olas, lors du championnat du monde de trot attelé il n’y a pas que les chevaux à photographier. Pour immortaliser la foule, «mettez-vous en face des tribunes, collé aux barrières. S’il y a trop de monde et si vous avez un objectif grand-angle, vous pouvez aussi vous placer au sein des supporteurs», préconise Jean-Luc Lamaere. Autre aspect à prendre en compte pour vos photos de course: «La piste de Vincennes est noire et les chevaux foncés, montez donc dans les iso (la sensibilité du capteur de l’appareil photo) pour avoir une photo claire», complète-t-il.

>>>Retrouvez l'intégralité de notre dossier course et hippisme

Le Grand Prix d’Amérique est une compétition internationale qui accueille, chaque année, des dizaines de milliers de spectateurs. L’envergure de l’événement permet de photographier des chevaux, «mais aussi les personnes qui s’en occupent. A chaque fois, ça leur fait plaisir car ils se donnent beaucoup de mal pour faire des courses hippiques un spectacle grand public», déclare le photographe semi-professionnel. Ultime conseil: aux courses, ouvrez grand les yeux et gardez l’appareil photo en main. L’essentiel est d’être réactif et observateur.