La mobilité met un coup d'accélérateur sur les innovations
TRANSPORTS•A vélo, trottinette ou en voiture, l'électrique a la cote sur tous les fronts, et la tendance devrait se maintenirLise Garnier
La roue tourne, et à l’électricité plutôt qu’à l’essence. Si vous vivez en ville, vous l’avez sûrement remarqué : « Ces vingt dernières années, la mobilité a beaucoup changé », observe Sylvanie Godillon, géographe-urbaniste et chercheuse associée à l'UMR Géographie-cités du CNRS.
Avec la pandémie, prendre le vélo plutôt que les transports en commun est apparu comme une évidence pour certains : « On se rend compte que c’est pratique, que c’est bon pour la santé et pour l’environnement », constate la spécialiste des enjeux de mobilité. Résultat : il s’est vendu 2,7 millions de vélos en 2020 en France. Le chiffre d’affaires du secteur a bondi de 25 % en un an.
Des vélos plus sûrs et construits pour durer
En quelques années, le vélo est donc passé d’un engin de loisirs utilisé sporadiquement à un outil du quotidien pour une partie des urbains. La raison : un changement des mentalités, mais aussi « une évolution des engins en matière de fiabilité avec un usage devenu intensif et plus durable », précise Fabrice Furlan, président de la Fédération des professionnels de la micro-mobilité (FPMM).
Selon lui, « on assiste à une évolution culturelle, un engin ne doit plus être jetable. Les batteries deviendront de plus en plus résistantes et de plus en plus petites. Elles seront aussi davantage réutilisables ». La sécurité aussi s’améliorera dans les mois qui arrivent avec un « meilleur éclairage et une meilleure conception pour s’adapter aux défauts de la route », commente Fabrice Furlan.
Vers des batteries plus petites et plus durables
Les évolutions technologiques, que ce soit sur les vélos, trottinettes et autres modes de déplacement s’accompagnent déjà d’une « politique d’aménagement dans certains territoires », remarque Sylvanie Godillon, et d’un arsenal législatif, à l’image de la loi d’orientation des mobilités du 24 décembre 2019. Et puis, c’est toute une filière qui se met en place autour des modes de transports « doux ». « Le service après-vente se structure », ajoute le président de la FPMM.
Reste des enjeux de taille : l’accès aux services de mobilité. « Les systèmes de libre-service se développent mais ça reste très marginal. On constate que la voiture perd un tout petit peu de terrain et que les transports en commun se maintiennent », analyse Anne Aguiléra, chargée de recherche au laboratoire ville mobilité transport (LVMT) à l’ université Gustave Eiffel.
La voiture autonome, ce n’est pas pour demain
Côté automobile, l’électrique tend à se faire une petite place « même si l’empreinte carbone de la fabrication des batteries pose toujours question », rappelle Sylvanie Godillon. En France, si la vente de voitures neuves baisse globalement, la part de voitures électriques immatriculées depuis le début de l’année augmente. Quant à la voiture autonome, si certains imaginaient déjà pouvoir se déplacer les yeux fermés, il faudra encore attendre plusieurs années avant de voir leur rêve se réaliser. En cause notamment : une série d’accidents et des défauts techniques récurrents.