Clément Bazin: «A mi-chemin entre de la musique joyeuse et intimiste»
ID INTERVIEW•«20 Minutes» part à la recherche des nouveaux talents français…Propos recueillis par Constance Daulon
Come to this. Le dernier EP de Clément Bazin porte bien son nom, car il y a dans la musique du producteur parisien quelque chose qui nous appelle. Un truc chaud, réconfortant, entraînant, qu’on écoute facilement lors d’une matinée ensoleillée. Derrière ses mélodies délicates, on retrouve beaucoup de piano et de steeldrum, ce tambour d’acier aussi appelé steelpan originaire de Trinité-et-Tobago, dont il a enseigné les secrets au Conservatoire de Paris pendant six ans.
Ses talents d’instrumentiste ne sont plus à prouver. Il a tourné pendant longtemps avec Woodkid tout en continuant de sortir ses projets personnels. Quelques heures avant son passage aux Inouïs du Printemps de Bourges, le jeune beatmaker revient sur son parcours déjà bien construit et ses projets en perspective.
Actu: Inouïs du Printemps de Bourges
C’est top. Je suis très content, c’est la deuxième fois que je suis présent [il était venu lors de la tournée de Woodkid], mais la première en solo.
Genre: musique électronique euphorique
Je dirais que c’est un style euphorique, à mi-chemin entre de la musique joyeuse et intimiste. C’est évidemment aussi un mélange entre des sons organiques et électroniques. C’est normal pour moi car je viens de l’instrumental, notamment de l’acoustique. Je ne pourrais pas faire autrement.
Influence: Outre-manche
J’écoute beaucoup d’électro anglaise, comme le Broken Beat, Jamie XX, Caribou. Et ce qui vient de Chicago. Le point commun à tout cela, c’est une musique syncopée et rythmique avec beaucoup d’accords et une belle mélodie. Il faut que ça swingue.
Formation: école de musique
J’ai appris le steeldrum dès l’âge de 12 ans dans une école de musique associative. Le jazz et la musique cubaine m’ont permis de mieux appréhender les arrangements. Le reste, c’était beaucoup en autodidacte.
Débuts: De la maison à Woodkid
J’ai commencé doucement à composer mes morceaux chez moi. J’ai sorti un premier EP en 2012 et je suis parti pendant deux ans en tournée avec Woodkid. Pendant cette période, j’ai réussi à en sortir un deuxième. Depuis, j’ai voulu revenir à ce que je faisais. J’ai contacté le label Nowadays records que je connaissais via les compilations de La Fine Equipe. Je les ai appelés et ils m’ont dit ok.
Création
Avant, j’essayais de composer touts les jours mais j’en suis revenu. Ça te bloque un peu au bout d’un moment de devoir produire quotidiennement. Maintenant, je pars souvent d’accords au clavier et j’ai toujours mon steeldrum. Ça me permet de construire une base solide. Je m’occupe ensuite de «l’habillage». Je ne pense pas trop au live à ce moment-là même si c’est un peu moins vrai pour le dernier EP.
Scène
Quand je m’y prépare, je regarde comment je vais pouvoir assembler mes morceaux et dans quel ordre je vais les jouer. J’adore ça. Je suis toujours un peu stressé. Je suis tout seul sur scène alors qu’avant je jouais beaucoup avec des groupes. Mais il y aura une chanteuse sur un futur titre.
Projets
Avant la sortie de mon prochain EP le 10 juin, je pars sur la route en mai pour faire la première partie de Fakear avec Douchka. Je vais aussi aller aux Nuits Botanique à Bruxelles et les soirées Nowadays. J’aimerai bien sortir encore un EP avant l’hiver car j’ai des morceaux prêts.