Saje: «Nous parlons le même langage»
ID INTERVIEW•«20 Minutes» part à la recherche des nouveaux talents français...Propos recueillis par Constance Daulon
Derrière ce nom, à ne pas confondre avec l’autre groupe Sage, se cachent Grégoire Kornmann et Vincent Goazempis qui forment un des duos prometteurs de la jeune scène française. Egalement connus sous les blazes Glasses et Dune, ils n’ont pourtant aucun problème d’identité avec leur musique.
Originaires de Montpellier et Paris, ils viennent de sortir leur premier EP, Freefallin’ dreams. Et cet opus est dans la même veine que le titre Lost tonight dévoilé en octobre 2014: subtil, pop, planant. Présentation de Saje en toute spontanéité dans les locaux de leur label Roche Musique.
Actu
Grégoire: On attendait depuis longtemps la sortie de cet EP et on en est très contents. Contrairement à Lost tonight qui avait bien marché en streaming, on a eu une vraie mise en avant. On a été libres de choisir, notamment pour la pochette qui nous correspond vraiment.
Genre
Vincent: Future pop nous convient bien. Ca résume nos accords pop avec des sonorités actuelles. Nous sommes partis de Lost tonight car on voulait rester dans le même style pour les autres morceaux. C’était important de garder une ligne directrice. On parle de pop pour son côté léger et accessible même si on a pioché de la musique un peu partout.
Influences
Grégoire: Jungle est une de nos plus grosses références. On écoute aussi pas mal de rap US. Il y a aussi The Internet et Jamiroquai.
Vincent: C’est assez varié tout de même. On aime effectivement beaucoup Kendrick Lamar mais aussi Lianne La Havas, SBTRKT, Ben Khan ou encore James Blake.
Formations
Grégoire: Je n’ai jamais étudié la musique en prenant des cours. J’ai un piano depuis 8-9 ans sur lequel j’ai appris à faire des trucs.
Vincent: De mon côté, j’ai fait dix ans de solfège au conservatoire de Paris et de la guitare classique. Ca m’aide aujourd’hui surtout pour l’oreille.
La rencontre
Grégoire: On s’est connus à Paris. On travaillait dans le même magasin de vêtements, on a commencé à se voir souvent, à faire du son ensemble. On habitait à côté, c’était pratique. On parlait le «même langage».
Les débuts
Vincent: Je devais partir vivre à Londres mais quand on a vu que notre premier morceau avait pas trop mal marché, j’ai décidé de rester. On n’avait pas de chanteur donc je me suis lancé. Pour l’instant, on a fait que des DJ set mais on aimerait beaucoup faire des live.
Grégoire: Lorsqu’on a fait la première partie de Toro y moi, c’était un peu bizarre. Il n’y avait pas grand-chose sur la scène et contrairement aux clubs, le public nous regardait et nous écoutait vraiment. Ces premières expériences nous ont permis d’affiner nos sets et de caler nos morceaux pour faire danser.
La création
Grégoire: On se connaît depuis trois ans donc c’est assez fluide entre nous. On compose tout le temps ensemble, ça nous permet d’avancer plus vite.
Vincent: Il y a un vrai échange, on rebondit rapidement sur ce que l’autre propose.
Scène vs studio
Grégoire: Quand on prépare un titre, on ne pense pas au live. Ce qui ne nous empêche pas d’être impatients de le faire découvrir au public une fois sur scène.
Vincent: C’est trop cool quand tu vois les gens connaître les paroles. Ce n’est pas du tout les mêmes émotions. Pour les DJ set, on rajoute un intro, on rallonge les morceaux et on les propose plus «club».
Les projets
Grégoire: On a d’autres titres qui sont prêts. On ne sait pas encore quand on va les sortir et sur quel format, on voudrait déjà laisser vivre cet EP. Et on bosse aussi sur des projets persos.
Vincent: En tout cas, si album il y a, ça sera plus des tracks inédits. Mais pas tout de suite pour avoir le temps de faire un vrai livre avec une vraie histoire.