En attendant que quelqu’un ait la brillante idée de profiter de mon appartement mis en ligne sur GuestToGuest, je trouve mon bonheur à Strasbourg, à l’occasion d’un week-end 100% collaboratif. Leader sur le marché de l’échange de maisons, GuestToGuest est encore loin du million de membres que l’entreprise espère atteindre d’ici à 2018. Mais son nombre de logements (330.000 dans 187 pays) a presque triplé depuis deux ans.

«  L’échange de maison progresse doucement en Mayenne | via @ouestfrance https://t.co/5QAowASIRS @lamayenne — GuestToGuest (@GuestToGuest) 24 août 2017 »

Un week-end à 25€

Moins évident qu’une location en 3 clics, j’essuie quelques refus aimables avant de recevoir une réponse positive de Marion. A l'aide d'une monnaie virtuelle, les «GuestPoints», gagnés à la création de mon profil, je m’offre deux nuits dans cet appartement. La plateforme fixe elle-même le nombre de points par nuit, en fonction du couchage, de la localisation du logement, et des équipements renseignés sur l’annonce.

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Ne pas trop rêver non plus: cette solution n'est pas gratuite. La plateforme vit grâce à une commission de 3,5% sur le montant de la caution en cas de sinistres dans l’appartement. Entre ça et l’assurance annulation obligatoire d’un montant de 4€ par nuit ou plus (en fonction du type de garanties), je m’en sors pour 25,50€ le week-end, pour deux personnes. En centre-ville avec cette surface, je ne trouve rien à moins de 150€ sur Airbnb.

Marion n’a d’ailleurs jamais eu envie de mettre son appartement en location sur la plateforme américaine. «Ça ne m’intéresse pas de gagner de l’argent de cette façon. Je préfère permettre à des gens de partir en week-end pas cher, et partir à mon tour», témoigne-t-elle. Depuis son inscription l'année dernière, cette trentenaire a déjà pu s’offrir une semaine de vacances à Toulouse avec une dizaine de copains, le tout pour 100€.

Climat de bienveillance

L'appartement de Marion déborde de livres de voyage. Crédit: A.Bertier/20 Minutes

Après quelques émotions lors d’un vol partagé pour me rendre à Strasbourg, je découvre son appartement, un 40 m2 dans le centre, à deux pas du quartier touristique de la Petite France. Post-it pour indiquer le code du wifi, draps et serviettes propres, mot long comme le bras avec les bons plans de Strasbourg… Marion ne manque pas de petites attentions. Son appartement déborde de bouquins, avec une étagère pleine de guides de voyage. Je me dis qu’on est faites pour s’entendre.

Autre avantage de GuestToGuest par rapport à une location d’appartement entre particuliers: l’absence d’échange monétaire crée un climat de confiance entre hôtes et invités.

En clair, je suis tellement contente de m’offrir un week-end presque gratuit, que je redouble de vigilance pour rendre le logement dans un bon état. J’ai aussi envie de remercier Marion pour son accueil chaleureux. Je lui laisse quelques légumes de mon Amap (Association pour le maintien d'une agriculture biologique), à défaut de la traditionnelle bouteille de vin ou boîte de chocolats. Pas sûre que mes courgettes aient du succès, mais tant pis, je joue la carte de l’originalité collaborative…

Petites astuces pour faire baisser la note

J’ai dû faire preuve de patience avant d’obtenir un logement avec GuestToGuest, mais je suis conquise par le concept. Pourtant, certains pointent les limites du modèle, un peu «gourmand». «Vu le nombre d’utilisateurs, la plateforme pourrait prendre une plus petite commission. Ça ne les empêcherait pas de bien vivre», remarque mon ami strasbourgeois.

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L’astuce, pour les utilisateurs qui voudraient alléger la note payée par leurs potentiels invités, est de baisser le montant de la caution, fixée automatiquement par GuestToGuest (400€ pour mon appartement). L’invité, qui paie 3,5% du montant de cette caution, à la plateforme, déboursera forcément moins. Encore faut-il ne pas avoir grand-chose de précieux chez soi et faire confiance à ses invités. C'est mon cas! Je mets la caution au minimum, 100€, et les frais d’assurance en option. Mes futurs guests auront ainsi la possibilité de ne payer que 3,5€ pour leur séjour parisien. Si je n’ai pas de demande dans les prochains jours, je vais vraiment finir par me poser des questions...