Petit budgets, bobos, makers… pour quelle vie collaborative êtes-vous fait?
Guide•Vous voudriez adopter un mode de vie collaboratif mais ne savez pas vraiment par quoi commencer? Suivez le guide!Adèle Bertier
Promis, je ne vais pas vous parler de BlaBlaCar, du Bon Coin ou d’Airbnb. Encore moins d’Uber, de Taxify ou de Deliveroo. Trois mois après mon expérience de vie 100% collaborative, que vous avez peut-être suivie dans cette rubrique, j’ai gardé certaines pratiques, et en ai délaissé d’autres. J’ai agi en connaissance de mon fort potentiel «bobo écolo» (assumé). Pour ceux qui ne s’y retrouvent pas, j’ai quand même de quoi vous donner envie de sauter pieds joints dans l’univers du collaboratif. Prêts à tenter l’aventure?
Petits budgets, l’écoCo s’adresse d’abord à vous
L'argument numéro 1 des start-up de l'économie collaborative: éviter de se ruiner. Crédit: Share Paris
Je me doute que vous connaissez Le Bon Coin. Si vos yeux se sont posés sur ce titre, c’est que vous avez chez vous au moins un meuble déniché sur le site emblématique de la bonnes affaires. En revanche, les sites de partage, d’échange ou d’achat d’objets dans les quartiers, comme Smiile ou Proxiigen, sont encore loin d’être une référence pour les accros de l’occasion. Pourtant, une multitude de bons plans sont à portée de mains (co-stockage, location de voiture, achat d’objets…). Vous inscrire sur ce type de site est donc une première étape que vous franchirez aisément.
Patience, vous ne trouverez sûrement pas votre bonheur du premier coup… Et finirez peut-être, comme moi, par aller tout simplement frapper chez votre voisin. Mais vous êtes là pour essayer, non? Un autre plan à tenter est l’application Geev (iOS et Android), spécialisée dans le don d’objets. La recherche fonctionne par géolocalisation et mots clés. Je ne vais pas vous mentir, les start-up de l’écoCo ont une fâcheuse (et logique) tendance à développer leurs applications dans les métropoles françaises. Difficile de trouver son bonheur dans les petites villes, et encore moins en zone rurale…
>>>Retrouvez tous les articles de mon expérience 100% économie collaborative
Maintenant que votre appartement est plein de bons plans du coin de la rue, passez la seconde: on arrête le déjà vieux réflexe Airbnb quand on veut partir en weekend. C’est certes toujours moins cher que l’hôtel, mais ça fait longtemps qu’il ne s’agit plus vraiment d’un bon plan… Je ne vous demande pas d’adopter le mode couchsurfing des backpackers, rassurez-vous.
L'appartement trouvé sur Guest To Guest pour 25€ les deux nuits. Crédit: A. Bertier/20 Minutes
Guest To Guest est certainement une des meilleures expériences de mon test 100% écoco. Des logements de charme, une assurance qui vous couvre, et très peu de frais: 12,50€ la nuit dans un appartement de 35m2 en plein centre de Strasbourg, pour deux personnes. Imbattable. Il suffit de le tester une fois pour que cela devienne un réflexe. Un conseil: pensez à anticiper vos départs pour avoir une chance de trouver la perle rare.
Une autre astuce pour brosser votre porte-monnaie dans le sens du cuir est le jobbing. Vous savez, toutes ces plateformes qui proposent de faire appel à un particulier capable de refaire les joints de votre salle de bain ou de vous monter un meuble. La dictature du commentaire sur les profils des «jobbers» est largement discutable, mais elle vous permettra sûrement de faire votre choix. Sans compter que vous pouvez choisir des professionnels qui arrondissent leurs fins de mois. C’est le cas d’environ 20% des offres sur YoupiJob ou Stootie.
«Bobos écolos», l’écoCo vous plonge dans la «consom’action»
Vous êtes particulièrement sensibles au développement durable? L'économie collaborative peut vous aider. Crédit: A. Bertier/20 Minutes
Avant de penser «collaboratif», pensez «minimalisme». Ce n’est un secret pour personne, quand on veut mieux consommer, il faut commencer par MOINS consommer. Si vous ne savez pas comment utiliser le collaboratif pour vous impliquer davantage, allez-y pas à pas. Dans un premier temps, sur les conseils d’Emilie Morcillo, inscrivez-vous dans une Amap. Pour l’experte de l’économie collaborative, cet écosystème est avant tout un moyen de mettre un pied dans la «consom’action». En Amap, vous soutenez les petits producteurs locaux.
Too Good To Go: le bon plan pour bien manger tout en luttant contre le gaspillage. Crédit: Too Good to Go
En parallèle, installez l’application anti-gaspillage Too Good To Go, pour récupérer les invendus des restaurateurs à prix cassés. Histoire d’avoir un bon plat tout fait les soirs où vous n’aurez pas envie de cuisiner les légumes de l’Amap. C’est bon, vous êtes bien installé avec un repas 100% écoCo?
Alors maintenant, passons à vos vêtements. Je vous aurais bien conseillé la penderie partagée Hylla, qui se fournissait surtout au Relais. Mais elle a disparu aussi vite qu’elle a vu le jour, faute d’avoir réuni suffisamment d’abonnées. Même triste sort pour sa cousine la Véthitèque, à Bordeaux.
En attendant que le «particulier à particulier» de la fripe soit créé, vous pouvez vous fournir dans des réseaux type Emmaüs ou ressourceries. Sur Dream Act, vous trouverez les initiatives collaboratives et plus éthiques près de chez vous. De quoi vous faciliter la tâche.
Familles, partez en vacances tranquilles
L'écoCo en famille, c'est possible! Crédit: G. Michel/Sipa
Dans l’Amap où je suis inscrite depuis début septembre, je croise beaucoup de familles. Alors si vous vous retrouvez dans cette partie du guide, n’oubliez pas de jeter un œil un cran plus haut, vous picorerez sûrement quelques idées supplémentaires.
Pour adopter le collaboratif dans un quotidien avec enfants, vous n’avez que l’embarras du choix en ligne. «Ma dernière trouvaille, c’est Kidygo», nous confiait récemment Emilie Morcillo. Mère de deux enfants, l’experte s’est sentie tout de suite concernée par cette application. C’est simple: des particuliers aux profils strictement approuvés par la plateforme accompagnent vos enfants pour leurs trajets en train.
Ce site est particulièrement intéressant pour les enfants qui font régulièrement le même trajet. Vous avez alors des chances de trouver un étudiant qui rentre souvent au bercail et qui sera ravi de voir son billet de train payé pour le service rendu. Je ne dis pas que c’est la première étape à franchir pour se mettre à l’économie collaborative. J’entends d’ici vos réticences à l’idée de confier vos bambins à de jeunes inconnus…
>>> Retrouvez tous les articles de 20 Minutes sur l’économie collaborative
Dans le 4e arrondissement de Paris, le kiosque de Lulu dans ma rue accueille les gens du quartier qui ont besoin d'un coup de main, et ceux qui proposent leurs services. Crédit: N. Tronc
Alors commençons par le plus simple: vos vacances en famille. Faites garder vos animaux via Animal Futé ou Dogvacances. Et pour vos plantes, trouvez une bonne âme à la main verte sur YoupiJob, Frizbiz ou Lulu dans ma rue. Enfin, avant de partir, planifiez une visite guidée sur le site de Greeters pour une prestation gratuite avec un local passionné dans l’un des 37 pays couverts par le réseau. C’est gratuit, alors autant essayer! J’ai tenté l’expérience une fois. Lors de mon prochain voyage, je la renouvellerai à coup sûr.
Les vacances, c’est bien joli, mais pour le collaboratif au quotidien, je vous réserve autre chose: Tale Me. C’est LE site pour louer des vêtements pour femmes enceintes et/ou enfants jusqu’à 6 ans. Côté tarifs, cela vous coûtera 19€ par mois pour trois vêtements, ou 29€ pour cinq. Vous pouvez les échanger autant que vous voulez, sur le même principe qu’une bibliothèque.
«Makers» dans l’âme, passez à l’action!
Pour se mettre facilement au "do it yourself", rendez-vous sur Oui Are Makers! Crédit: Oui Are Makers
L’économie collaborative, c’est aussi une philosophie basée sur le partage de savoirs et savoir-faire. Si tout le monde n’ose pas encore pousser la porte d’un fablab pour concevoir ses propres objets, la pratique se démocratise. La carte du média spécialisé Makery dénombre aujourd’hui deux fois plus de «laboratoires d’innovations» (fablab, hackerspace…) qu’il y a trois ans.
L’un des sites à portée de tout maker dans l’âme est Wikifab. Vous y trouverez des tutoriels en open source pour créer des objets du quotidien (cafetière, table basse, lampe…). Le tout documenté par les utilisateurs, de la même manière que Wikipédia. Le principe de la plateforme Oui are Makers est identique, sauf qu’il s’agit aussi d’une vitrine pour les créateurs. Une fois que vous vous serez fait la main sur ces sites, vous pourrez passer à l’étape suivante, avec 3D Hubs. Objectif: trouver un «voisin» pour imprimer vos objets en 3D.
Si vous souhaitez être davantage encadré, vous pouvez aussi rencontrer des artisans qui vous guideront dans votre apprentissage, sur We Can Doo. Mais pour l’avoir testé, ce site est plutôt à ranger du côté de l’expérience, au même titre que le coavionnage. Une bonne idée collaborative à offrir plus qu’une pratique durable… Mais après tout, c’est en essayant qu’on apprend. Alors, vous commencez par quoi?