Les nouveaux Yamakasi investissent la Villette

Les nouveaux Yamakasi investissent la Villette

Rédaction 20 Minutes

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ÉVÉNEMENT – Dimanche, le Xtreme Gravity rassemblera les pratiquants de l’art du déplacement au parc de la Villette. Si ce terme reste peu connu, tout le monde se souvient de cette discipline découverte grâce au film Yamakasi.

Après le succès de la première édition, lors du festival Hautes Tensions l’an passé, l’art du déplacement a désormais son événement dédié avec le Xtreme Gravity, qui se tiendra ce dimanche à La Villette. Ces premières rencontres européennes rassembleront aussi bien les curieux que les adeptes du genre.

Un sport urbain créé en France

Connu également sous le nom de parkour, l’art du déplacement a été fondé à la fin des années 1980 par, entre autres, neuf jeunes Français surnommés les Yamakasi. Découverts par le grand public en 2001 dans le film de Luc Besson, ils contournent l’environnement urbain comme personne ne l’avait jamais encore fait. Le parkour, «c’est se déplacer d’un point A à un point B, tout en utilisant des techniques de franchissement d’obstacles», décrit Malik Diouf, membre fondateur du groupe Yamakasi et co-organisateur de l’Xtreme Gravity. Les techniques sont propres à la discipline et «sûrement inspirées d’autres sports». Les traceurs choisissent les figures en fonction du «feeling» et de leur «palette». «C’est un peu comme un parcours du combattant», ajoute François Gautret.

Aujourd’hui, l’art du déplacement s’est beaucoup développé et a séduit des milliers de pratiquants, notamment au Royaume-Uni. On le retrouve aussi dans des jeux vidéos ou des films comme «Banlieue 13». Cyril Raffaelli y partage l'affiche avec l'un des fondateurs du parkour, David Belle. Ce dernier a justement participé à Brick Mansions, le remake américain. Sorti ce mercredi sur grand écran, le héros principal y est incarné par l'acteur Paul Walker, décédé en novembre 2013.

Pour Malik Diouf, le film Yamakasi «a marqué plusieurs générations et les performances live attirent beaucoup.» Le Xtreme Gravity est effectivement l’occasion de montrer ce sport d’une façon professionnelle car «il n’y a pas de part de chance». Selon ce traceur de la première génération, l’art du déplacement nécessite un entraînement régulier et un accompagnement: «Aujourd’hui, les plus jeunes ont la chance d’avoir des structures pour apprendre les mouvements avec des modules spécifiques.» Sécurité et préparation sont les maîtres mots.

Une façon de vivre

On ne se jette pas, en effet, n’importe comment sur un obstacle. «Mais chacun peut pratiquer à son niveau et on peut devenir bon à force de travailler, c’est très évolutif», affirme JL de l’association Onde2Choc, co-organisateur. Et d’ajouter: «Il n’y a pas d’âge pour commencer.»

Mais derrière les prouesses physiques exceptionnelles, une certaine philosophie de vie peut s’appliquer. «C’est comme passer un obstacle que tu peux retrouver dans ta vie», souligne JL. Selon Malik Diouf, «nous considérions qu'il fallait un esprit sain dans un corps sain pour pratiquer». Une véritable hygiène de vie mais le Yamakasi rappelle que chacun adapte sa propre philosophie en progressant.

Dimanche avec William Belle, un autre membre fondateur des Yamakasi, et d’autres performers, Malik Diouf jugera les nouvelles générations à travers deux catégories. Si le speed running est une course chronométrée avec des figures imposées, le freestyle consiste à exécuter des figures libres pendant une minute environ. Au total, 24 traceurs de huit pays différents s'affronteront dimanche. Mais le Xtreme Gravity n’est pas un championnat, «c’est plus un challenge et un dépassement de soi-même».

CONSTANCE DAULON

Dimanche 27 avril à partir de 14 heures.