TGVComment conduit-on un TGV?

Comment conduit-on un TGV?

TGVEntre assistant de conduite, économie d'énergie et tablette numérique: Gérard nous explique comment manier un TGV en 2017...
Jade Raffat

Jade Raffat

C’est en 1981 que le TGV circule pour la première fois. Depuis, les modèles ont bien changé et la cabine de conduite a connu quelques améliorations. Le temps d’un aller retour Paris-Strasbourg, nous avons accompagné Gérard Monvoisin, un conducteur de la première heure sur la ligne à grande vitesse Est, qui nous explique comment se conduit ce type de train aujourd’hui.

Gérard Monvoisin à bord d'un TGV reliant Paris à Strasbourg. L. Garnier / 20 Minutes


Une tablette numérique pour tout centraliser

En gare de Paris Est, nous montons à bord du TGV. Aux commandes: Gérard Monvoisin. Cheminot depuis 1985, il a conduit toutes sortes d’engins: RER E, trains de marchandises et trains «Corail». En 2006, il bénéficie d’une formation supplémentaire et met les voiles vers les TGV de l’Est de la France. «Nous allons parcourir 437 km avec 360 passagers à bord», annonce Gérard pendant qu’il s’installe au poste de conduite.

Le "cerclo", sorte de volant du TGV, ne sert pas à diriger l'engin mais à gérer la vitesse. L. Garnier / 20 Minutes

Gérard a allumé sa tablette numérique et le train quitte la gare. Il accède à tous les documents utiles: «Il y a encore trois ans, les conducteurs devaient transporter ces documents en version papier. Désormais, on dispose des données au départ et on peut y accéder à tout moment en cas de besoin», remarque Gérard, avant d’ajouter: «La radio, qui permet de joindre le régulateur et les agents au sol en cas d’anomalie, a aussi évolué avec plus de fonctionnalités.»

En cabine, différents outils pour une conduite optimale

Sur ce modèle de TGV, le conducteur utilise un «cerclo» (le manipulateur de traction/freinage) pour accélérer et ralentir: «Les rames TGV pèsent près de 400 tonnes et décélèrent donc plus lentement qu’une voiture. A 300 km/h, il faut 3km pour s’arrêter», commente Gérard. La vitesse maximale (à laquelle on doit rouler en fonction des zones) s’affiche également sur une zone quadrillée située à l’avant du tableau de bord. Mais l’innovation, «c’est l’outil "opti-conduite" présent à bord des trains depuis l’an dernier, il affiche la vitesse idéale en fonction de la zone. Ainsi, on limite la consommation d’énergie tout en respectant l’horaire». Le dispositif permet également d’adopter une conduite «plus fluide et de moins user le matériel.

Le conducteur de TGV doit adapter sa vitesse en fonction du nivellement des voies. L. Garnier / 20 Minutes

>>>Retrouvez tous les articles sur les coulisses de la SNCF

Pendant la marche: «Une sonnerie retentit si le conducteur n’agit pas et le train s’arrête automatiquement», explique Gérard. 18h32, on sort de la ligne à grande vitesse pour rejoindre le trafic ouvert à tous les trains et entrer dans Strasbourg. Pour rentrer sur Paris, nous montons à bord d‘un ICE (TGV allemand). Le train vient d’Allemagne et Gérard relève le conducteur pour rejoindre la capitale. A 22h20, le service des deux cheminots se termine.



A la découverte du TGV de 2017 par jade-coulissessncf