L’énergie solaire au Pérou, un avenir radieux
PÉROU•Le photovoltaïque est l’une des réponses apportées aux besoins énergétiques du pays...Cécile Guthleben
Pour répondre à la demande croissante de la population en énergie (+8% par an depuis dix ans), le Pérou s’est lancé dans un grand programme de diversification de ses sources d’énergie. Premier volet: la construction de deux centrales photovoltaïques près d’Arequipa, au sud du Pérou. Suite à un appel d’offres de l’Etat en 2011, T-Solar, producteur indépendant d’énergie solaire photovoltaïque, s’est vu attribuer le marché avec le soutien financier de Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD). Le tout pour un investissement de plus de 165 millions de dollars.
Les deux centrales, situées au sein des districts de La Joya et de Caylloma, ont été livrées et mises en service en 2012. Elles réalisent des performances «qui dépassent de 15% les prévisions», se félicite Emmanuelle Matz, responsable de la division Infrastructures et mines chez Proparco.
«75 GWH sont fournis chaque année à l’Etat et le surplus est vendu à des sociétés de distribution privées, le secteur étant largement ouvert au Pérou», détaille-t-elle. L’engagement de l’Etat a permis d’éviter une hausse des tarifs de l’électricité pour les usagers.
Une zone propice
La région d’Arequipa n’a pas été choisie au hasard. Elle est particulièrement adaptée au photovoltaïque car elle bénéficie d’un fort taux d’ensoleillement et de radiation du fait de sa proximité avec le désert d’Atacama. Son faible taux de peuplement a également facilité l’installation des équipements.
Mais, c’est aussi une région riche, comme l’explique Arnaud Michaux, associé fondateur de CCPM Grupo Consultor, une société de conseil basée au Pérou: «Les exploitations minières ont rapporté beaucoup d’argent, ce qui a permis la mise en place de plans de développements dans l’éducation et de la santé. Il est donc plus facile d’y faire avancer les choses.»
Depuis 2012, le Pérou a ouvert de nouveaux appels d’offres pour la construction de centrales photovoltaïques et d’éoliennes. Cependant, comme l’explique Arnaud Michaux: «Si aujourd’hui le discours politique est pro-renouvelable, ça ne garantit pas l’application des décisions. Le Pérou est une démocratie encore jeune. Un changement de gouvernement peut entraîner un changement de politique.»