La lutte contre la déforestation prend racine à Madagascar
Madagascar•L’Agence française du développement mène un projet de protection des forêts...Clara Carlesimo
Depuis sept ans, le Programme holistique de conservation des forêts (PHCF) s’est implanté sur les terres malgaches. Selon l’association française Etc Terra, qui intervient sur le projet, 42 000 hectares de forêt ont été rasés dans le pays chaque année entre 2010 et 2013.
«Le choix de Madagascar est évident, explique Philippe Méral, chercheur à l’Institut de recherche et développement (IRD) et spécialiste de l’île. C’est ce que l’on appelle un hotspot car 80 % de sa faune et 90 % de sa flore sont endémiques.» Une déforestation accrue et une biodiversité exceptionnelle ont favorisé l’implantation du PHCF.
«L’objectif premier du programme est de participer à la lutte contre la déforestation», admet Guillaume Chiron, chef de projet biodiversité à l’Agence française du développement (AFD). Pour cela, plus de quarante spécialistes y travaillent. «Ce sont principalement des ingénieurs, liste Matthieu Tiberghien, directeur de l’association Etc Terra. Mais il y a aussi des chefs de conservation, des coordinateurs de projet et des techniciens agricoles. » La première phase du PHCF en terre malgache, qui a duré de 2008 à 2013, «était plutôt orientée vers les différentes actions de conservation», résume Matthieu Tiberghien.
Créer des aires protégées
Déployé sur cinq sites et plus de 515 000 hectares, le projet a aussi permis de mettre en place différentes alternatives à l’exploitation forestière et de sensibiliser les populations locales aux effets du réchauffement climatique.
La phase 2, mise en place depuis 2013 et jusqu’en 2017, «ne se concentre plus que sur deux sites, détaille Guillaume Chiron. Elle traite la partie agro-écologique». Les spécialistes travaillent à créer « des nouvelles aires protégées, replanter 300 000 arbres et restaurer 900 hectares forestiers », précise Matthieu Tiberghien. Lorsque le PHCF sera terminé, «nous pérenniserons le projet de reforestation, soutient Guillaume Chiron. Grâce aux crédits-carbone récoltés à chaque hectare de forêt préservé, on pourra continuer de financer les associations qui resteront sur place».