Le pari chinois de l'énergie éolienne
Énergie•Les éoliennes sont l’un des principaux investissements du gouvernement chinois...Coralie Lemke
Sur les montagnes du Yunnan, 41 machines s’élèvent côte à côte. Situé dans le sud de la Chine, le parc éolien de Zhemoshan a vu le jour grâce aux financements de l’Agence française de développement (AFD). Un investissement à hauteur de 27,4 millions d’euros, complété d’une aide du promoteur chinois du projet, le groupe public Sinohydro.
«Le site du projet se trouve à 17 km de la ville de Dali, sur une crête montagneuse où il y a beaucoup de courants d’air. Il est perché à près de 3 000 m d’altitude», explique Ping Zou, chargée de projet senior à l’agence AFD de Pékin. Une région où les phénomènes climatiques sont propices au développement de l’énergie éolienne. Une fois sa construction terminée, fin 2008, le projet a eu un fort impact sur place. L’énergie produite est aujourd’hui raccordée au réseau d’électricité local de la région de Dali et permet d’employer une vingtaine de personnes.
A un niveau plus global, le développement du parc éolien permet de moins faire appel aux énergies polluantes. «La réalisation de ce projet réduit annuellement la consommation de 24 000 tonnes de charbon», précise Ping Zou. Car la Chine s’est fixé des objectifs afin de réduire ses énergies polluantes.
«Le pays s’est engagé à ce que 20% de l’énergie consommée à l’horizon 2030 soit produite avec des énergies non fossiles», explique Célia Gautier, chargée de mission à l’association Réseau action climat (RAC). Pour atteindre ce but, la Chine mise donc sur l’énergie éolienne.
L’Asie en ligne de mire
Fin 2013, le pays était déjà premier producteur d’énergie éolienne, assurant 28,7% de la production mondiale, loin devant les Etats-Unis et leurs 19,2%, selon le dernier rapport du Global Wind Energy Council (GWEC). «En tant que premier investisseur dans les énergies renouvelables, la Chine s’est positionnée sur le marché asiatique afin d’exporter les technologies développées en matière d’éolien», explique Pierre Cannet, responsable du programme climat chez WWF. De quoi donner une impulsion positive au reste du continent.