CLIMATLa Russie et les Etats-Unis s'engagent à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre

La Russie et les Etats-Unis s'engagent à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre

CLIMATLes deux pays ont publié leurs «contributions nationales» en amont de la conférence climat qui aura lieu en décembre à Paris…
A.Ch. avec AFP

A.Ch. avec AFP

Est-ce de bon augure pour le sommet climat des Nations unies qui se tiendra à la fin de l’année à Paris? Les Etats-Unis se sont engagés ce mardi à réduire de 26% à 28% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2025 (par rapport à 2005), tandis que la Russie a annoncé sa volonté de réduire ses émissions de 25% à 30% en 2030 par rapport à 1990, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

A huit mois de la «COP21» qui vise à conclure un accord mondial sur la réduction des émissions de CO2, la Maison blanche a annoncé avoir officiellement transmis ces engagements au secrétariat général de la Convention climat des Nations unies. Ces chiffres sont ceux qui avaient été annoncés en novembre à Pékin lors de la conclusion d'un accord inédit avec la Chine. Au tour de Pékin de faire un premier pas dans les négociations climatiques.

Publication des contributions nationales

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères chargé des négociations climat, a salué cette annonce. «Je salue la publication par les Etats-Unis de leur contribution en vue de la COP21. Cette contribution confirme l’objectif de réduction des émissions américaines de gaz à effet de serre de 26% à 28% d'ici à 2025 par rapport à 2005, qui avait été annoncé lors du sommet sino-américain le 12 novembre 2014, écrit le ministre dans un communiqué. Cet objectif confirme l’engagement des Etats-Unis, sous la présidence de Barack Obama, dans la lutte contre le dérèglement climatique. Il s’inscrit dans la perspective d’un objectif de long terme plus ambitieux de réduction des émissions de 80% ou plus à l’horizon 2050».

«Après la Suisse, l’Union européenne, la Norvège et le Mexique, la contribution des Etats-Unis, deuxième plus grand pays émetteur au niveau mondial, représente un nouveau pas en avant dans la préparation de la COP21 de Paris. J’encourage tous les pays à publier dès que possible leur contribution nationale, conformément à la décision prise lors de la COP19 de Varsovie et confirmée lors de la COP20 de Lima», écrit Laurent Fabius.

Accueil favorable des ONG

Ces chiffres ont été accueillis plutôt favorablement par les ONG environnementales qui ont cependant jugé qu'un effort supplémentaire serait nécessaire pour atteindre l'objectif fixé: limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Pour Oxfam, l'annonce américaine «nous rapproche d'un accord mondial en 2015», mais ne représente pas «le niveau d'ambition nécessaire pour éviter un changement climatique catastrophique».

Les chiffres transmis au secrétariat général de la Convention climat des Nations unies, représentent un «engagement important» mais l'offre actuelle «est clairement insuffisante pour rester sous la barre des 2°C», a estimé en écho l'ONG 350.org. Et l'organisation environnementale de profiter de l'occasion pour réclamer le rejet du projet de l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis. «Le président Obama ne peut prétendre être déterminé à réduire les émissions s'il autorise dans le même temps un projet majeur de développement des énergies fossiles», estime-t-elle.