PLANETELes fleuves, «grands oubliés» de la COP21 selon Erik Orsenna

Les fleuves, «grands oubliés» de la COP21 selon Erik Orsenna

PLANETEDes experts et des gestionnaires de fleuves échangent à Lyon sur l'avenir des plus grands cours d'eau de la planète
© 2015 AFP

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Des experts et des gestionnaires de fleuves échangent jusqu'à jeudi à Lyon sur l'avenir des plus grands cours d'eau de la planète, «éléments majeurs» de la transition énergétique mais «grands oubliés» de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21), selon l'écrivain Erik Orsenna.

L'écrivain préside l'observatoire des Initiatives pour l'Avenir des Grands Fleuves (IAGF), créé il y a un an par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) et qui tient symboliquement sa première session depuis mardi au sein du Musée des Confluences, entre Saône et Rhône. La CNR est le concessionnaire de ce dernier et le premier producteur français d'électricité d'origine renouvelable.

«A quoi peut servir un fleuve ? A produire des énergies renouvelables, à essayer de régler au mieux les questions d'irrigation et à protéger les villes notamment des inondations; ou encore au transport fluvial pour éviter les camions», explique M. Orsenna dans un entretien à l'AFP.

«A l'heure de la transition énergétique, ce sont des problématiques qui se retrouvent dans le monde entier (...) L'eau relie, l'eau ne doit pas séparer», ajoute l'académicien en regrettant un «manque de dialogue entre métiers des fleuves» et en soulignant «l'urgence» d'une concertation.

Les gestionnaires de 14 fleuves dans le monde (le Parana et le Maroni pour l'Amérique du Sud; le Nil et le Sénégal pour l'Afrique ou encore le Mékong et le Fleuve Rouge pour l'Asie...), des représentants institutionnels et des experts (climatologues, anthropologues, économistes et géographes) doivent confronter leurs points de vue «sur les bonnes pratiques» en matière d'environnement et de développement durable au cours de ces trois jours d'échanges.

«On s'est préoccupé énormément de l'atmosphère avec notamment l'effet de serre. Depuis assez peu de temps, on s'intéresse à la mer. Les fleuves sont les grands oubliés de la COP 21 et ils doivent être gérés. Un fleuve non géré, c'est un canal putride. Quand il est bien géré, c'est un atout énorme», poursuit l'écrivain, auteur d'un ouvrage sur l'avenir de l'eau (2008).

«A l'issue de cette première session, si l'on peut arriver à un, puis deux, puis dix projets sur les fleuves, on aura gagné», souhaite-t-il. Une synthèse de ces travaux sera remise par l'IAGF avant le début de la Conférence de Paris au ministre des Affaires Etrangères et président de la COP 21, Laurent Fabius.

Selon l'observatoire, qui organisera désormais deux rendez-vous chaque année en France et à l'étranger, 275 fleuves dans le monde ont une gestion partagée par au moins deux pays.

Les représentants de 195 pays sont attendus le 30 novembre à Paris, jusqu'au 11 décembre, pour négocier, sous l'égide des Nations unies, lors de la 21e conférence sur le climat, un accord mondial visant à freiner le réchauffement climatique de la planète.