Des années 1970 à la mort de Freddie Mercury en 1991, Queen a déchaîné les stades et enchaîné les tubes : Bohemian Rhapsody, Under Pressure, Radio Ga Ga, Another One Bites the Dust… Costumes flamboyants et le poing levé, les rois du rock ont marqué à jamais l’histoire musicale du XXe siècle. Retour sur cinq titres pour comprendre ce qui fait la magie de Queen.
1975 : « Bohemian Rhapsody », Queen entre dans la légende
« C’est vraiment le bébé de Freddie Mercury, mais le morceau aurait pu ne pas voir le jour en raison de son format si particulier », explique Laurent Rieppi, coauteur de We Will Rock You - Queen de A à Z. Cet opéra-rock extravagant de six minutes marque un tournant dans la carrière de Queen en les catapultant au rang de méga stars internationales. « A l’époque, on est en plein punk en Angleterre, Bohemian Rhapsody paraît complètement décalé et c’est peut-être cet élément de fraîcheur qui a fait exploser la chanson », suggère Samuel Degasne, créateur de la chaîne YouTube Une chanson, l’addition.
1977 : « We Will Rock You », l’hymne de stade par excellence
Un rythme reconnaissable entre mille, cadencé par le claquement des mains et des pieds. « L’idée est venue du guitariste, Brian May, après un concert à Liverpool, explique Samuel Degasne. A la fin de leur concert, la foule a commencé à chanter l’hymne de l’équipe de foot (Liverpool FC). Il a été bouleversé et a eu envie de créer un hymne fédérateur et universel. » La chanson est inséparable de We Are the Champions, sortie sur le même 45 tours. Les deux morceaux sont d’ailleurs généralement enchaînés sur les compilations de Queen.
1979 : « Don’t Stop Me Now », plus rien n’arrête Freddie
Don’t Stop Me Now est sortie sur le septième album de Queen, Jazz. « C’est peut-être la chanson qui représente le mieux Freddie Mercury, la boule d’énergie excessive et flamboyante qu’il était, avec ce côté un peu “speedé” et très sexuel », explique Laurent Rieppi. La chanson a été utilisée maintes fois par la publicité et fait une incursion mémorable dans le film britannique Shaun of the Dead. Selon une étude récente, c’est scientifiquement prouvé : le tube de Queen serait la chanson qui rend le plus heureux. Une autre raison de l’écouter en boucle.
1984 : « Radio Ga Ga », au cœur des eighties
Ecrite par le batteur du groupe, Roger Taylor, Radio Ga Ga évoque le pouvoir grandissant de la télévision au détriment de la radio. « Le morceau dénonce aussi le fait que dans les années 1980, les radios deviennent plus commerciales. Elles semblent être moins ouvertes à la découverte et de plus en plus à la publicité », ajoute Laurent Rieppi. Le clip futuriste qui l’accompagne marque les esprits et est l’un des plus chers de l’histoire de Queen. On y voit le groupe traversant les décors futuristes de Metropolis de Fritz Lang dans une voiture volante.
1991 : « Innuendo », le chant du cygne
La chanson est tirée du dernier album de Queen avec Freddie Mercury. « Innuendo a été construit autour d’un bœuf en studio. Elle symbolise l’unité du groupe face à la maladie du chanteur, explique Laurent Rieppi. Quand il enregistre la chanson, Freddie Mercury est très diminué. Mais au niveau vocal, tout est encore là. Et comme pour Bohemian Rhapsody, la structure du morceau est tout à fait étonnante, avec au beau milieu, un passage de flamenco sorti de nulle part pour surprendre le public. La force créatrice et l’intelligence musicale sont intactes. » Sur le même disque, on trouve un autre tube et non des moindres, The Show Must Go On. La dernière chanson de l’album, avec ce message en forme de testament et qui résume toute l’histoire de Queen : le spectacle continue, quoi qu’il advienne. Long Live Queen !