CinémaDoug Liman, un réalisateur touche-à-tout

Doug Liman, un réalisateur touche-à-tout

CinémaMais qui est le réalisateur derrière «Barry Seal», «The Wall» et «Edge of Tomorrow»?
Louise Gully

Louise Gully

Son nouveau film dédié à Barry Seal (joué par Tom Cruise), indic de la CIA et transporteur de cocaïne pour le célèbre baron de la drogue Pablo Escobar dans les années 1980, sort en salle le 13 septembre. Mais Doug Liman ne se limite pas aux thrillers.

Différents styles et un parcours calculé

Pour son dixième film en tant que réalisateur, Doug Liman signe un thriller autour de l’histoire du contrebandier Barry Seal. Un retour au genre, après le remarqué Fair Game (2010), angoissante enquête en Irak qui lui aura valu une sélection à Cannes. Pourtant, le réalisateur américain a d’autres cordes à son arc et une filmographie variée. Son premier film: Getting In sorti en 1994 est une comédie, ainsi que son premier succès, Swingers, sorti en 1996. S’en suivront Go (1999) puis La mémoire dans la peau (2002), le premier volet d’une série cinématographique sur Jason Bourne. «Dans le cinéma de Liman il y a toujours des personnages désaxés, atypiques, avec un côté humain et qui évoluent tout au long du film», commente Antoine Delassus, critique cinéma pour le site Internet Ciné Séries.

«  La Mémoire dans la peau Bande-annonce VF - AlloCine http://t.co/On8OHU4v4b via @AlloCine — Christiane Saint-Jal (@JalSaint) 5 février 2014 »



Si Liman s’illustre dans le film d’espionnage, c’est aussi le réalisateur de la superproduction Mr and Mrs Smith (2005), du film fantastique Jumper (2008) et du film de science-fiction Edge of Tomorrow (2014) dans lequel apparaissait déjà Tom Cruise. Enfin, The Wall, long métrage se consacrant à un duel psychologique entre deux soldats pendant la guerre en Irak, sorti en juin 2017, est «un film qui cible les jeunes adultes et qui correspond aux attentes des studios américains», constate Nathalie Dupont, maîtresse de conférences en civilisation américaine à l’Ulco et spécialiste du cinéma américain contemporain.



Pour convaincre les studios, Doug Liman a aussi produit la série Newport Beach pour la Fox, ainsi que Covert Affairs et Suits: avocats sur mesure. «Un parcours classique» pour Antoine Delassus, qui ajoute: «Beaucoup de cinéastes sont embauchés sur des séries, notamment ceux qui flirtent avec les films de commande, afin d’obtenir de nouveaux contrats.» Et ça a marché puisque les studios Universal lui ont confié leur nouveau biopic. Sa formation n’y est pas non plus pour rien puisque bien avant d’intégrer l’école de Cinéma et de Télévision de l’USC, le New-Yorkais réalisait déjà des courts métrages depuis l’âge de sept ans. Doug Liman, «c’est le cinéma du réel. Il instaure une part de réalité dans tous ses films», ajoute le critique cinéma.

«Ses films sont des ballets cinématographiques spectaculaires»

Un réalisateur adoubé par les grands studios, mais également un maître de la caméra avec sa propre patte: «Liman est définitivement un technicien du cinéma et un très bon metteur en scène», selon Antoine Delassus. Ce qui caractérise le réalisateur, ce sont aussi les thèmes qu’il aborde: «des classiques du cinéma américain transplantés dans le cinéma américain contemporain», pour Nathalie Dupont. Concrètement, «ses films parlent souvent de l’homme seul qui cherche à rétablir la vérité, comme dans La mémoire dans la peau.



Esthétiquement, ce sont des ballets cinématographiques spectaculaires. Sa façon de filmer transmet également une certaine violence», déclare l’experte. Le cinéma de Liman c’est donc associer les codes de réalisation made in USA et une maîtrise parfaite de la caméra au service de films théâtraux. «Le cinéaste devient de plus en plus intéressant et il est en train de tisser quelque chose avec Tom Cruise qui peut mener à de beaux films», conclut Antoine Delassus. A voir si le team fonctionne dans Barry Seal: American Traffic.

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