CONSEILSBébés et animaux, comment gérer la cohabitation?

Bébés et animaux, comment gérer la cohabitation?

CONSEILSL’arrivée d’un enfant dans une famille déjà composée d’un animal ne s’improvise pas…
Marion Buiatti

Marion Buiatti

Un heureux événement, c’est déjà un chamboulement pour le couple qui va accueillir bébé. Mais ça l’est aussi pour votre animal de compagnie, principalement s’il s’agit d’un chien ou d’un chat. Votre compagnon à quatre pattes n’a pas l’habitude de vous partager. Voici quelques directives pour entamer au mieux la colocation.

Attention au territoire


«Au début, un bébé ne va pas faire beaucoup de concurrence à l’animal. Cela va se faire progressivement, il faut donc habituer la bête à sa présence, tout en réorganisant son territoire. On ne lui interdira pas non plus l’accès à certains endroits du jour au lendemain», avance le Dr. Arnault Pfersdorff, pédiatre et responsable éditorial du site Pediatre-online.fr. Cette période de transitions, de changements d’habitudes doit intervenir en douceur.

Pour acclimater son chat Tiger (3 ans et demi), et ses deux bergers allemands Iron (2 ans) et Jilland (1 ans et demi) à l’arrivée de Lola, Priscilla avait tout prévu. «Avant le retour de la maternité, le papa était revenu à la maison avec un petit linge du bébé pour le faire sentir aux animaux. Dès que Lola et moi sommes rentrées, nous avons fait les présentations, ils ont tout de suite compris qu’il fallait y faire attention», raconte-elle.

Depuis leur naissance, ses animaux ont été dressés et elle a scrupuleusement suivi les conseils de son vétérinaire: «il nous a dit que si nous voulions que le chat reste docile en grandissant, il fallait le manipuler dans tous les sens. Nous nous en sommes donnés à cœur joie… Et Tiger a très bien compris lorsqu’on l’a grondé avec un "non" lorsqu’il a tenté de regarder par-dessus le berceau de Lola. Il n’a jamais recommencé.»

Régenter les contacts

Un peu de bon sens suffit à se rendre compte qu’il ne faut pas laisser son enfant traîner n’importe où, notamment pour éviter d’attraper des maladies. «Un chien, un chat ou un rongeur peuvent véhiculer des zoonoses, qui sont des maladies transmissibles des animaux aux humains. Le suivi vétérinaire de l’animal est essentiel. C’est important qu’il soit à jour dans ses vaccins. Mais vous savez, la gueule d’un chien est souvent plus propre que la bouche d’un humain», intervient le Dr. Pfersdorff.

Aujourd’hui âgée de 10 mois, la petite Lola n’est donc naturellement pas autorisée à crapahuter sur les tapis de Tiger, Iron et Jilland. De même «qu’ils n’ont pas le droit d’aller sur son tapis de jeu à elle. Ce n’est pas propre, et chacun son coin. Pour autant, nous ne les séparons pas en les parquant dans des pièces différentes, nous leur apprenons à vivre ensemble en se respectant les uns les autres», détaille Priscilla. Aussi laisse-t-elle ses bêtes lécher les mains ou les pieds de Lola pour dire bonjour à leur manière, mais le visage est interdit. La petite quant à elle, est habituée à les caresser doucement car «ce ne sont pas des peluches!».

Vigilance est mère de sureté

Impliquer l’enfant dans le quotidien de l’animal est primordial. Plus tard, Lola pourra aussi leur donner à manger. «C’est une façon d’être aimé de l’animal. En revanche, il ne faut jamais laisser un enfant s’approcher de la gamelle pendant que la bête mange», note le pédiatre. Il est également plus que déconseillé de les laisser seuls ensemble. «Même si l’animal est doux, un jour, pour une raison qu’on ne peut pas expliquer, il peut donner coup de griffe, mordre… Ca prend un quart de seconde mais ça peut bouleverser la vie de l’enfant», poursuit-il.

Et Priscilla d’ajouter: «nous n’avons jamais peur pour notre bébé, mais nous sommes tout de même vigilants car ils restent néanmoins des animaux. Mais je me dis parfois qu’en grandissant, il faudra plus se méfier de la pile électrique qu’est notre fille vis-à-vis de ses frères et sœur à quatre pattes que l’inverse!»