DécouverteTADAMM fait avancer le cinéma immersif à la vitesse des Lumière

TADAMM fait avancer le cinéma immersif à la vitesse des Lumière

DécouverteEn créant un village immersif itinérant, l’entreprise française renoue avec l’esprit forain des débuts du cinéma
Dans le dôme, le plus petit des deux espaces, les spectateurs s'assoient ou s'allongent pour profiter au mieux de l'expérience immersive.
Dans le dôme, le plus petit des deux espaces, les spectateurs s'assoient ou s'allongent pour profiter au mieux de l'expérience immersive. - Tadamm / DR
Laurent Bainier

Laurent Bainier

Quand on soulève un pan de l’épais rideau cramoisi et pénètre pour la première fois sous le chapiteau de TADAMM, on pense immédiatement à l’émotion des premiers spectateurs du cinématographe. Pas ceux du « Salon Indien », une poignée de bourgeois parisiens qui découvrirent le 28 décembre 1895 la première projection payante sur l’écran du boulevard des Capucines.

Mais plutôt ceux de 1896, qui à Lille ou Saint-Nazaire assistèrent émerveillés aux grands débuts de ce qu’on appellerait le cinéma forain. Des représentations pensées pour apporter, de ville en ville, au plus grand nombre, la magie de l’invention des Frères Lumière.

A l'intérieur de la Box, le plus grand espace du village immersif TADAMM.
A l'intérieur de la Box, le plus grand espace du village immersif TADAMM. - Tadamm

Apporter l’immersif au plus grand nombre

« Oui, nous sommes des forains. Des forains du numérique », confirme Nicolas Violette, cofondateur de TADAMM, la première salle immersive itinérante, qui accueillera ses premiers spectateurs payants le 6 avril. Et la magie qu’il répand, c’est celle des salles d’exposition immersives, ces immenses espaces que les images projetées habillent du sol au plafond pour donner au spectateur l’impression d’être plongé dans l’œuvre.

Grand Palais Immersif ou Atelier des lumières à Paris, Carrières des Lumières aux Baux-de-Provence… Les lieux qui permettent au grand public d’expérimenter ce cinéma total restent peu nombreux et Tadamm, dont l’autre cofondateur Michael Couzigou a dirigé un temps l’Atelier des Lumières, entend les ouvrir à un public plus large.

Pour les familles, les enfants, les mélomanes…

« Aujourd’hui, si on n’habite pas à Paris, l’immersif, on n’y a pas accès. Et nous, on en a marre de ce parisianisme », s’emporte Nicolas Violette. Pour sa première, l’entreprise créée à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) a choisi sa voisine Chartres, une ville engagée dans le développement des arts visuels. Une ville pas trop éloignée de Paris, pour attirer les touristes qui voudraient découvrir en avant-première ce chapiteau immersif (la date d’ouverture coïncide à dessein avec le début des vacances scolaires de la zone C).

Mais suffisamment pour incarner l’intention des promoteurs de TADAMM : décloisonner les technologies immersives. Géographiquement, en partant en tournée dans toute la France après le 2 juin. Socialement, en faisant de la box un levier d’insertion – l’entreprise fait appel à l’association locale Itinéraire 28 pour confier à des personnes sorties du monde de l’emploi l’accueil du public. Et au niveau des contenus en proposant des séances (de 9 à 17 euros) imaginées pour des publics très différents. Une séance familiale de 50 minutes, avec un voyage à bord du Titanic, une plongée dans les fables de La Fontaine et une création sur les débuts de l’humanité. Une séance de 40 minutes pour les enfants, à partir de 4 ans où l’on retrouve les Fables de la Fontaine ainsi qu’une séquence sur le magicien d’Oz. Et des expériences pensées pour les amoureux de musique, propulsant Daft Punk, Pink Floyd ou un orchestre philharmonique dans l’un des systèmes son-images les plus élaborés du moment.

A côté de la « box », le grand chapiteau, un dôme plus petit propose d’autres expériences et constitue la deuxième brique du village itinérant entièrement démontable que TADAMM promènera sur les routes de France. Pour divertir, mais aussi pour enseigner de manière ludique, avec des séances pensées pour les scolaires : « Notre objectif, c’est d’apporter à tout le monde une nouvelle façon de vivre la culture et redonner envie aux gens de se cultiver. Et je ne suis pas contre Netflix, poursuit Nicolas Violette. Je dis juste qu’il existe plein d’autres choses à découvrir… »