Sur LinkedIn, comment faire sortir son profil du lot ?

Ne laissez pas votre LinkedIn prendre la poussière. N’en faites pas non plus votre journal intime. Si vous nous lisez, il y a de fortes probabilités que vous comptiez parmi les 29 millions de Français inscrits sur ce répertoire professionnel géant, et que vous envisagiez, comme un Français sur deux selon LinkedIn, de changer de boulot dans l’année. Vous êtes au bon endroit. « Chaque minute, 6 personnes sont recrutées via notre plateforme dans le monde », assure Esther Ohayon, à la tête de la communication du réseau social. Sara Ouhaddad, directrice générale du cabinet Trend Recrutement, confirme : « c’est le premier réseau professionnel dans le monde et l’outil n° 1 pour valoriser son travail ». Seulement, la plateforme a beaucoup évolué ces dernières années, et les manières de s’y faire remarquer aussi. Une mise à jour s’impose.

Les compétences avant tout

Pour mettre en valeur son compte, il y a plusieurs leviers à activer. Selon les données d’Esther Ohayon, ce sont les compétences qui doivent être mises au premier plan : « Plus de 50 % des entreprises présentes sur le réseau s’appuient sur ce paramètre pour le recrutement. » Sur un profil LinkedIn, ce champ apparaît pourtant assez bas. Pensez donc à en ajouter ou à demander à vos contacts de le faire pour vous : la recommandation ne donnera que plus de poids à votre curriculum.

Seulement, avant d’être effarés par l’étendue de vos talents, les recruteurs passent un premier filtre : la photo de profil. A ce sujet, Esther Ohayon est catégorique : « Il faut une photo représentative d’un contexte professionnel et éviter les selfies. » Comprenez, quelque chose qui fasse un minimum sérieux. Le reste de l’équation « profil solide = boulot » tient à une chose, la participation : « On recommande d’interagir avec son réseau, d’initier des conversations, de poster du contenu ou en partager, illustre la directrice de la communication. Il faut donc un profil clair et à jour, et que l’ensemble soit cohérent avec les codes de langage et au style de la filière où le candidat cherche son emploi. »

L’originalité à double tranchant

Pour se démarquer, certains utilisateurs misent sur une communication insolite : « On a déjà eu des profils qui présentaient leur CV sous forme de Une de journal ou par un carrousel (un format qui mélange diaporama et texte). Clairement, ça peut faire la différence dans les choix des recruteurs », explique Sara Ouhaddad. Attention toutefois à doser sur l’originalité et la dimension sociale de LinkedIn, qui peut être inappropriée selon le secteur d’activité visé. Là-dessus, la directrice générale du cabinet de recrutement met en garde : « Beaucoup de domaines restent très conservateurs dans les CV et consorts. Cette initiative risque de plus desservir qu’autre chose. Si on propose un poste de directeur financier, cette initiative sera beaucoup moins bien reçue que dans un poste en marketing. »

Il ne faut pas perdre de vue que le réseau social a une vocation professionnelle avant tout : « On peut évoquer ses hobbies, mais il faut rester mesuré. Mieux vaut ne pas aller trop loin dans le personnel », conseille Sara Ouhaddad. Bien que ça ne soit pas indispensable, le candidat peut aussi penser à faire chauffer la carte bleue afin de passer premium. Comme une vision à rayons X, ce statut lui permet de voir les emplois pour lesquels il figure dans le top 25 des candidats (en fonction de votre profil) ainsi que les entreprises qui emploient des travailleurs avec des profils similaires au sien. Pratique pour cerner ses cibles et cerner la concurrence.