Et si les citoyens s’alliaient pour accélérer la transition énergétique ? C’est en tout cas, le souhait de la région Occitanie qui entend devenir d’ici 2050, la « première région d’Europe en énergie positive », raconte Agnès Langevine, vice-présidente EELV du conseil régional d’Occitanie. L’idée ? Monter des projets d’énergies renouvelables coopératifs et citoyens. En d’autres termes, les particuliers, les professionnels et les pouvoirs publics créent des structures pour investir conjointement dans des panneaux photovoltaïques, des fermes d’éoliennes ou des méthaniseurs à la ferme. Et ensemble, ils deviennent acteurs du développement durable.

Pour être retenue, cette esquisse doit avoir un ancrage territorial fort, être en cofinancement, en co-gouvernance citoyenne, et s’inscrire sur un temps long. Puis, les porteurs de projet seront accompagnés pour mener à bien leur investissement. Par l’Ademe, mais aussi par les collectivités locales ou les pouvoirs publics.

Objectif 15 % d’énergie renouvelable « citoyenne » d’ici à 2030

« Avant tout, c’est un engagement face à l’urgence climatique », argumente Nelly Téchiné, ambassadrice d’Enercoop en Midi-Pyrénées. Par exemple, du côté de Toulouse, des panneaux solaires ont été installés sur les toits de douze bâtiments publics via cette structure financière. « Avec ce type d’initiatives, on se réapproprie l’énergie locale. » Porté par la communauté d'agglomération du sud-est toulousain (Sicoval), ce projet de 305.000 euros couvre les besoins électriques de 203 personnes par an (hors chauffage). Au total, en Occitanie, 16 projets sont actifs et pour chaque euro investi par un citoyen, la région s’engage à reverser un euro supplémentaire.

Sur tout le territoire français, il y en aurait 300 dont 100 en fonctionnement. « On peut espérer avoir 15 % d’énergie renouvelable aux mains des citoyens d’ici à 2030 », ajoute Xavier Rabilloud, porte-parole d’Énergie partagée. Pour ce faire, les habitants d’une région peuvent acheter des actions sur ces projets coopératifs, prendre part aux décisions voire être porteurs du projet. « Tout dépend du temps que l’on a et de l’énergie que l’on peut y mettre », souligne Nelly Téchiné.

En moyenne, une action dans un projet d’énergies renouvelables coopératif et citoyen se situe aux alentours de 100 euros, pour une rentabilité estimée entre 2 % et 7 %. « L’idée c’est d’avoir un investissement sûr qui profite au territoire et donc à tous », ajoute Xavier Rabilloud. En attendant, l’Ademe organise, le 10 décembre à Montpellier, les premières Assises nationales sur le sujet. L’occasion de trouver ses futurs copartenaires de projets.