L'hôpital Henri-Gabrielle se fait du mauvais sang

L'hôpital Henri-Gabrielle se fait du mauvais sang

Santé Les personnels du centre de rééducation étaient en grève ce jeudi
Elisa Riberry-Frisullo

Elisa Riberry-Frisullo

Depuis que la décision leur a été annoncée début juillet, les personnels de l'hôpital Henri-Gabrielle de Saint-Genis-Laval sont sous tension. Jeudi, une vingtaine d'entre eux s'est rassemblée devant la direction des Hospices civils de Lyon (HCL ; 2e arrondissement) pour protester, à l'appel des syndicats Sud et CGT des HCL, contre les restrictions budgétaires annoncées pour octobre.

Fonctionnement « en flux tendu »
« Depuis des années, ce centre, qui figure pourtant parmi les plus gros de France en matière de rééducation et réadaptation, périclite. On a fermé des unités, explique Mireille Constant, déléguée Sud. Et maintenant, la direction nous annonce clairement la suppression de quatre postes d'infirmières et aides-soignantes dans deux unités. » Une perspective qui, dans les services, laisse présager une dégradation de la prise en charge des patients, selon le Comité de défense d'Henri-Gabrielle composé de personnels et de familles de malades. « Nous fonctionnons déjà en flux tendu, faute de personnels. Nous accueillons des patients lourds, souvent handicapés à la suite d'un accident ou d'un AVC, qui nécessitent une importante charge de travail. Il nous est déjà arrivé, très ponctuellement, de devoir remettre sous sonde un patient pour le nourrir, car nous n'avions pas assez de temps pour le rééduquer à l'alimentation », confie une aide-soignante.
Les syndicats craignent aussi que cette diminution de postes s'accompagne d'un « tri » des patients. « On nous a déjà dit que le centre accueillerait deux malades légers pour un lourd. C'est inacceptable. L'hôpital est un service public. Où iront les patients les plus lourds ? », s'insurge Sud. Sur ce point, le directeur de l'établissement, Jean-Claude Téoli, est formel : « Il n'y aura aucune sélection. Nous comptons sur la réouverture d'une unité de 25 lits pour améliorer la rotation des patients. Cette réorganisation permettra d'orienter les cas les plus lourds vers les unités où il y a le plus de personnels ».