les hcl craignent l'hémorragie
•Santé Les Hospices civils de Lyon pourraient avoir à affronter une baisse de leurs dotations en 2012Elisa Frisullo
Les Hospices civils de Lyon se font un sang d'encre. Après avoir réussi à faire passer leur déficit de 94 millions d'euros en 2008 à 29 millions en 2011, les HCL craignent de devoir faire face à une nouvelle hémorragie financière. L'agence régionale de santé (ARS) leur aurait en effet annoncé mi-mai une baisse de dotation pour 2012 de 31 millions d'euros. En réponse à cette nouvelle, le conseil de surveillance des hospices a adopté vendredi une motion, adressée depuis à la nouvelle ministre de la Santé, Marisol Touraine. Un courrier dans lequel le directeur général, le directeur de la commission médicale des HCL et le sénateur-maire de Lyon demandent la révision de ces arbitrages pris sous l'ancien gouvernement.
« Cette baisse représente 2 % de notre chiffre d'affaires. Cela ne s'absorbe pas en claquant des doigts », explique le directeur financier des HCL Julien Samson, rappelant les efforts réalisés par le CHU pour réduire son déficit.
Une faible
marge de manoeuvre
En trois ans, 800 postes ont été supprimés et 5 des 19 sites hospitaliers ont été fermés. En cas de baisse effective des dotations, la marge de manœuvre serait donc faible pour remettre les HCL en bonne santé. « Cela risque à court terme de renforcer les difficultés financières de l'établissement et cela creusera notre déficit », ajoute le directeur financier. Les investissements, comme la rénovation de l'hôpital Edouard-Herriot (3e), repoussée depuis 20 ans en raison des difficultés financières, pourraient encore être retardés. Un scénario quelque peu tempéré mercredi par l'ARS Rhône-Alpes, dont les calculs en matière de dotations diffèrent de ceux des HCL. « En 2011, ils ont perçu de l'ARS une aide régionale de 36 millions d'euros. Pour 2012, nous leur avons déjà versé 16, 5 millions. Le différentiel est donc de 19 millions », indique l'ARS, actuellement en discussion avec les HCL pour établir un contrat de retour à l'équilibre. Les hospices devront donc, comme tous les CHU en souffrance, s'engager à améliorer leurs performances financières pour obtenir tout ou partie des aides manquantes, assure l'ARS.