Remaniement sous tension à la mairie de Bron. Annie Guillemot, maire socialiste de cette commune de 40 000 habitants de l'Est lyonnais, doit réunir mercredi 20 avril au soir son conseil municipal en vue de constituer une nouvelle équipe exécutive et écartant trois adjointes et cinq conseillers délégués très critiques sur sa gestion.

«Un tel remaniement, rarement vu dans une municipalité à mi-mandat, traduit une crise grave et reflète une dérive du pouvoir municipal de plus en plus personnalisé», déplore Elisabeth Brissy-Queyranne (PS), privée de sa délégation d'adjointe en charge de la Culture depuis janvier.

«Elle a décidé seule»

Le conflit entre Annie Guillemot, maire depuis 1999 et réélue au premier tour en 2008, et une partie de sa majorité, remonte à la mi-2010 au sujet de la future médiathèque, projet phare du mandat.

Le jury chargé de désigner l'architecte lauréat de ce bâtiment de 3 000 m2, dont Elisabeth Brissy-Queyranne fait partie, vote pour le projet du cabinet Chabanne. Mais le maire se passe de cet avis consultatif et choisit un autre architecte. «Elle a décidé seule», regrette l'adjointe à la Culture, épouse du président PS de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne, ancien maire de Bron.

«Avec l'avis des services techniques, elle a validé le projet le plus évolutif, qui correspondait le mieux au cahier des charges», explique-t-on à la mairie. Le conflit s'est ensuite envenimé fin 2010 quand plusieurs adjoints et conseillers municipaux délégués se sont abstenus sur le vote du budget, estimant que la médiathèque allait absorber une trop grande partie des investissements.

«Ils sont entrés de fait dans l'opposition. La situation n'était plus gérable», indique l'entourage d'Annie Guillemot. «Mais le conflit va au-delà de la médiathèque. Il y a un vrai manque de transparence», regrette Nora Begag, une des trois futures ex-adjointes.

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