Arlette, 85 ans, vit à la Duchère (9e) depuis 1963. Cette pied-noir rapatriée d’Algérie s’entend bien avec les jeunes du quartier, mais est «dégoûtée» par ces nouveaux «immeubles les uns sur les autres». A travers son histoire et celles d’autres habitants, le collectif The Womps vient d’achever «Duchoramas», une série de douze documentaires sur la rénovation urbaine de la Duchère. Les artistes présentent ce travail photographique et sonore au cinéma Comœdia mardi soir afin de trouver des circuits de diffusion. Et surtout de faire connaître ce quartier au-delà de Lyon.

Duchoramas - Arlette from The WOMPS on Vimeo.

Ces portraits de cinq minutes, réalisés uniquement à base de photos et d’interviews sonores, se regardent comme des petites vidéos.«Chaque personne témoigne de son histoire, avec ses envies et ses craintes. Et explique comment elle vit la transformation du quartier en fonction de son parcours, de ses origines», relève la photographe Elisabeth Rull qui a mis en image leur «quotidien».

Parmi eux, Virginie et Fabrice, racontent leur «intégration» à la Duchère avec leurs enfants après avoir investi dans l'un des nouveaux programmes immobiliers.

Duchoramas - Virginie et Fabrice from The WOMPS on Vimeo.

«Les témoignages sont complémentaires, mais aussi parfois contradictoires», souligne Elisabeth Rull. «Ce n’est pas un travail journalistique, poursuit Thomas Merland, preneur de son. Les habitants sont porteurs de leurs paroles et en sont fiers.»

Duchoramas - Akila from The WOMPS on Vimeo.

Alors la greffe entre les anciens et les nouveaux habitants dans ce quartier en mutation depuis les années 2000 est-elle en train de prendre? Après avoir passé des mois dans ce quartier, Elisabeth ne «souhaite pas dresser de bilan» mais assure que «les retours sont très mitigés».

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