Six mois avec une pince chirurgicale dans l'abdomen: «J'avais l'impression qu'on me déchirait le ventre»
TEMOIGNAGE•La patiente raconte son calvaire à 20minutes.fr...A Lyon, Frédéric Crouzet
Anne*, âgée de 31 ans, a passé presque six mois avec une paire de ciseaux de 10 cm de long dans le ventre. Elle a été opérée lundi à la clinique Natecia de Lyon, après avoir dû batailler durant plusieurs jours pour se faire retirer l’outil oublié par un chirurgien.
>> A lire par ici, la patiente envisage de porter plainte.
«J’ai voulu que cette affaire se sache pour que cela n’arrive plus. Cela aurait pu être beaucoup plus grave», explique-t-elle à 20minutes.fr.
Souhaitant se faire retendre le ventre après deux grossesses, cette secrétaire avait subi début septembre une abdominoplastie dans cette même clinique, réalisée par un ponte local de la chirurgie esthétique. Puis la jeune femme se plaint de maux de ventre, qui n’inquiètent ni la clinique, ni le chirurgien.
«L’objet cherchait à sortir»
«J'avais l'impression qu'on me déchirait le ventre. Et tout le monde me disait que c'était normal d'avoir des douleurs post-opératoires», raconte-t-elle. Jusqu’au vendredi 11 février, quand la jeune femme aperçoit un morceau de métal dépasser du nombril. «Au début, je croyais que c'était une agrafe. Mais c'était bien la tête de la pince chirurgicale. L'objet cherchait à sortir. Il me provoquait des inflammations.»
Elle se rend samedi avec son mari au cabinet du chirurgien, qui est fermé. Puis à la clinique où on lui répond que personne n’est disponible le week-end pour l’opérer, que le mieux à faire est de «prendre du paracétamol pour les douleurs».
«Le chirurgien ne m’a pas présenté d’excuses»
Le couple va finalement passer une radio à la clinique de la Sauvegarde qui révèle la présence de la paire de ciseaux. «Le radiologue a alors contacté le chirurgien en week-end. Il a répondu qu'il n'y avait pas d'urgence et que cela pouvait attendre le lundi», raconte la jeune femme.
Il aura fallu la pression de son avocat Jean Sannier pour que la jeune femme soit réopérée lundi en fin de journée. «Il ne m'a pas présenté d'excuses, alors que j'ai subi un réel traumatisme. Il a juste reconnu qu'il avait fait une erreur, que c'était un oubli, mais qu'il n'y a pas de séquelles. Pour moi, maintenant, les hôpitaux, c'est fini», souffle la jeune femme. Le chirurgien et la clinique n'ont pas facturé l'intervention à Anne. «Il m'a dit que c'était mon cadeau de la Saint-Valentin», rapporte-t-elle, amère.
* Prénom d'emprunt.
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