SECURITELes criminels suivis à l'odeur

Les criminels suivis à l'odeur

SECURITELa police scientifique veut développer la technique de l'odorologie...
Carole Bianchi

Carole Bianchi

Des «fonctionnaires d'élite». A la police technique et scientifique d'Ecully, les cinq chiens employés pour développer la technique de l'odorologie suivent des milliers de séances d'entraînement. Et ils sont sollicités dans les affaires criminelles et délictuelles de première importance pour confondre un suspect grâce à son odeur prélevée sur le lieu d'infraction sous 96h. Selon un protocole bien précis établi par Interpol.

Cette technique, importée de Hongrie il y a dix ans, laisse cependant encore des magistrats et des enquêteurs sceptiques. Depuis juin 2003, les experts odorologues et leurs chiens ont dû traiter 307 affaires.

Une technique encore méconnue

«C'est lié à la méconnaissance de la technique qui nécessite beaucoup d'exigence et de rigueur», souligne Bruno Pereira Coutinho, chef de la police technique et scientifique. Pourtant, l'unité enregistre un taux d'identification de 38%, jugé «très satisfaisant» par les policiers. Et certains accusés ont déjà été condamnés avec comme seule preuve, le flair de deux chiens. Des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas l'utilisent beaucoup plus fréquemment.

«L'une des limites, c'est qu'il nous faut des suspects pour que les chiens puissent comparer les odeurs, reconnaît Guillaume Le Magnen, chef du service central d'identité judiciaire. Et pour le moment, aucune base de données informatique n'est envisageable. Il faudrait au moins une vingtaine d'années de recherche.» Ce qui n'empêche pas la police technique et scientifique de constituer «une odorothèque». Une odeur fixée sur un tissu spécifique pouvant être conservée près de dix ans dans un bocal.