JUSTICESolitaire, frimeur et caractériel

Solitaire, frimeur et caractériel

JUSTICEToni Musulin est jugé mardi pour son vol de 11,6 millions d'euros. Mais qui est-il vraiment?...
A Lyon, Carole Bianchi

A Lyon, Carole Bianchi

En prison, Toni Musulin passe ses journées à faire du sport, sa passion. Faute de matériel, il s’est même créé des haltères avec des sacs et des bouteilles d’eau.

Âgé de 39 ans, le convoyeur de fonds d’origine yougoslave s’est mis à l’anglais il y a une quinzaine de jours. «Il est volontaire et solide, mais il déteste l’injustice», relèvent ses avocats. Pour lui qui a agi sans violence, l’affaire des vigiles de Carrefour, accusés d’avoir tué un homme fin 2009 et récemment remis en liberté, est «insupportable».

Son surnom, la pince

Peu bavard et caractériel, ce solitaire à la stature imposante qui depuis le début de son incarcération refuse toute visite, aime pourtant se faire remarquer. Après ses journées de boulot, où il rumine contre son employeur Loomis pour qui «il risque sa peau», il aime frimer avec ses deux Ferrari en allant faire du sport à Villeurbanne.

Pour se payer ces «belles choses», le convoyeur au maigre salaire économise. À tel point que son entourage le surnomme «la pince» et le décrit comme mythomane. «Ce n’est pas l’honnêteté même», concède sa défense. Devenu star du Web après son «casse du siècle», il a conscience de sa popularité. L’absence de violence le rend sympathique chez les internautes qui ont créé de nombreuses pages à son effigie, dont la plus connue: «Il a fui, il a tout compris».