De notre rédaction à Lyon
La petite commune de Plagne, dans l’Ain, est entrée dans l’histoire. C’est dans ce village de 126 âmes, situé à une heure de Lyon qu’ ont été découvertes, au printemps dernier, les plus grosses empreintes au monde de dinosaures sauropodes, gigantesques herbivores au long cou, qui vivaient il y a plus de 150 millions d’années.
Selon le CNRS qui avait mis cette information sous embargo jusqu’au 9 octobre au matin, ces traces ont été mises au jour par deux passionnés de nature, Marie-Hélène Marcaud et Patrice Landry, elle enseignante, lui géologue professionnel, le 5 avril dernier, lors d’une de leurs habituelles balade d’exploration.
«C’est une découverte colossale qui va avoir un retentissement mondial»
Ces derniers ont ensuite contacté deux chercheurs du CNRS Michel Mazin et Pierre Hantzpergue, en charge du laboratoire paléoenvironnements et paléobiosphères (Lyon-1). «C’est une découverte colossale qui va avoir un retentissement mondial», a indiqué mardi matin Michel Mazin. Ces traces sont les plus impressionnantes de par leur taille, pouvant atteindre entre 1,20 et 1,50 de diamètre mais aussi par l’étendue du site à fouiller, grand de près de 10 hectares ».
Chaque week-end depuis la découverte de ces traces correspondant à des animaux dépassant 30 ou 40 tonnes, une quarantaine de passionnés membres de la société des naturalistes d’Oyonnax sont présents sur le site pour aider à déblayer. Mais l’hiver arrivant, les fouilles, menées cet été par le CNRS, devraient s’arrêter prochainement pour reprendre à Pâques.
«Si nous obtenons des financements, ce sera les plus grosses fouilles paléontologiques jamais réalisées» ajoute le chercheur, qui estime à plus de 10 000 le nombre de jours de travail nécessaires pour fouiller le site.
Tous les systèmes pourraient alors être utilisés pour exploiter ces empreintes au maximum, à commencer par les photographies ou le drone, petit avion sans pilote équipé de caméras. Mais les empreintes de sauropodes dont les pattes pouvaient atteindre les 10 tonnes chacune ne seront pas moulées. La zone de fouilles, située à 850 m d’altitude, devrait être prochainement protégée pour éviter d’être détériorée par les visiteurs.