Il y a 60 ans, les martyrs de Saint-Genis
Une centaine de victimes en trois-quarts d’heure. Exécutées de deux balles dans la nuque, puis brûlées. Plusieurs cérémonies du souvenir ont eu lieu ce week-end sur les hauteurs de Saint-Genis-Laval pour la commémoration du massacre du fort de Côte-Lorett© 20 minutes
Une centaine de victimes en trois-quarts d’heure. Exécutées de deux balles dans la nuque, puis brûlées. Plusieurs cérémonies du souvenir ont eu lieu ce week-end sur les hauteurs de Saint-Genis-Laval pour la commémoration du massacre du fort de Côte-Lorette, perpétré par les nazis le 20 août 1944. Une barbarie qui fut l’un des plus tragiques événements marquant la fin de l’occupation allemande dans la région et précédant la libération de Lyon, le 3 septembre 1944, dont les autorités vont fêter le 60e anniversaire ces prochains jours. Ce dimanche 20 août 1944, sentant la défaite approcher, les officiers allemands – Klaus Barbie le premier – décidèrent d’abattre froidement une centaine de résistants détenus à la prison de Montluc, à Lyon, réquisitionnée par les nazis en novembre 1942. Hommes et femmes, extraits de leur cellule à l’aube, les mains liées, furent emmenés à bord de deux cars jusqu’à la maison inoccupée du gardien du fort de Côte-Lorette. Flanqués de miliciens français, les hommes de Klaus Barbie avaient pour mission de « faire vite ». Il n’y eut qu’un seul rescapé du drame, René Werlhen, sur les 110 à 120 fusillés de Saint-Genis-Laval. Les corps suppliciés furent ensuite enduits de phosphore et d’essence, avant que les bourreaux ne fassent exploser la maison. « Un spectacle que les mots ne peuvent traduire », notera dans un courrier officiel daté du 22 août 1944 le cardinal Gerlier, qui se rendit sur place deux jours après le massacre, horrifié par « les raffinements de sauvagerie qui ont marqué cette exécution atroce ». Fabrice Arfi