Condamné à ne plus appeler la police

Condamné à ne plus appeler la police

De l'Elysée au commissariat de Villefranche-sur-Saône, Bernard Boch
Wilfried Lacour

Wilfried Lacour

De l'Elysée au commissariat de Villefranche-sur-Saône, Bernard Boch

est devenu un nom bien connu. Principal fait d'armes de cet ancien militaire : avoir appelé pas moins de 3 136 fois le standard du palais présidentiel entre le 28 février et le 18 novembre 2008. Condamné pour ces faits en décembre à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône, l'octogénaire a depuis récidivé auprès de la police. Hier, il a écopé d'une amende de 600 euros, assortie d'une interdiction de téléphoner à la police (sauf urgence), pour avoir harcelé le commissariat de Villefranche entre décembre et avril dernier, avec pas moins de cinquante appels en trois heures le 21 janvier. « C'est plutôt clément par rapport aux 2 000 euros requis par le procureur », estime Daniel-Louis Burdeyron, son avocat.

Car en plus du harcèlement téléphonique, Bernard Boch devait répondre du chef d'accusation d'« outrage avec menaces » à l'encontre de trois policiers. Sommé de s'expliquer sur les nombreuses insultes téléphoniques adressées aux forces de l'ordre, le prévenu, présenté comme quelqu'un de très cultivé, a d'abord tenté de minimiser son dérapage. « J'ai lu un jour un article dans lequel on parlait d'un ministre qui en insultait un autre », répond avec aplomb l'ancien ingénieur. « Votre histoire ne relève pas de la grande presse nationale, mais du Code pénal », recadre le président du tribunal.

Bernard Boch attendait justement beaucoup du Code pénal et de la justice. En 2002, il avait été victime d'une violente agression et s'était fait voler sa sacoche dans une rue de Villefranche-sur-Saône. Les auteurs n'ont jamais été identifiés et sa plainte a été classée sans suite. « Si j'ai passé ces appels, c'était uniquement pour avoir des nouvelles de l'enquête. A ma connaissance, elle n'a pas été menée à bien », explique-t-il avec amertume. Pour en savoir plus, son avocat a demandé à consulter le dossier de sa plainte. « Il reste introuvable au greffe du tribunal, peut-être à cause d'une erreur de classement », explique Me Burdeyron. Et l'autre exemplaire, conservé au commissariat, n'est plus consultable. Les archives de la police de Villefranche-sur-Saône ont été en partie détruites par les inondations de novembre dernier. W