JO-2024 : Une escrimeuse lyonnaise a besoin de sponsors pour participer aux Jeux de Paris
ESCRIME•Escrimeuse professionnelle, la Lyonnaise Auriane Mallo a besoin du financement de sponsors pour s’entraîner pour les Jeux olympiques de Paris en 2024. Par manque de reconnaissance de ce sport, la championne du monde par équipe peine à en trouverLucas Marcellin
L'essentiel
- Pour préparer sereinement les Jeux olympiques 2024 à Paris, l’escrimeuse Auriane Mallo a besoin de l’aide de sponsors, à hauteur de 23.000 euros par an.
- Ll’escrime pâtit d'un manque de reconnaissance, alors qu'il s'agit d'un des sports les plus pourvoyeurs de médailles pour la France lors de chaque olympiade.
- Jeune maman, l'escrimeuse lyonnaise n’a rien lâché pour revenir au plus haut niveau, et souhaite partager ses valeurs avec les entreprises qui la soutiendront.
A deux ans des Jeux olympiques 2024, qui se dérouleront à Paris, Auriane Mallo se sent prête. Hélas, faute de sponsors, cette escrimeuse lyonnaise et tireuse en équipe de France ne peut s’entraîner convenablement. Entre son travail de kinésithérapeute, les entraînements et les compétitions, la jeune femme de 28 ans se bat désormais contre le temps… et l’argent.
Difficile de se préparer convenablement sans sponsors : en dépit d’un beau palmarès, l’escrimeuse peine à en trouver. En février, elle a remporté un titre de championne du monde par équipe à Barcelone, et a fini deuxième en individuel. « A chaque fois, on me ressort que mon parcours est intéressant, que ça fait plaisir de voir que c’est possible d’arriver aussi loin… mais on ne veut jamais mettre d’argent », dit-elle.
L’escrime paie… à condition d’être payée
Déjà aidée par l’agence immobilière lyonnaise 6e Sens, le soutien d’une ou plusieurs autres entreprises permettrait à l’athlète lyonnaise de se consacrer pleinement à l’escrime. Jeune maman, son rythme de vie est très soutenu : « J’assure quatre matinées de travail par semaine, et j’enchaîne avec les entraînements », résume-t-elle.
Ironie du sort, depuis la création des Jeux olympiques, l’escrime est le sport qui rapporte le plus de médailles à la France : 119 médailles, dont 42 en or. « On veut toujours soutenir au moment où les gens ont fait des résultats. Mais on oublie qu’avant les Jeux, il y a un travail en amont, rappelle l’escrimeuse. Si financièrement on n’est pas stable pour atteindre nos objectifs, c’est plus compliqué. »
Les sponsors seraient récompensés à leur tour
Pour autant, hors de question d’abandonner pour celle qui a retrouvé le plus haut niveau seulement deux mois après la naissance de son premier enfant. « Je ne sais pas si je me bats pour deux, mais je me dis que je ne laisse pas mon fils à la maison pour aller cueillir des pâquerettes ! », rit-elle.
Être une femme forte et une compétitrice hors pair, voilà les valeurs qu’elle veut pouvoir partager avec son sponsor. Pour Auriane Mallo, un contrat de sponsoring serait aussi l’occasion d’avoir un « vrai échange » avec l’entreprise : « Je cherche qu’on soutienne mon projet de mère athlète qui prouve que l’on peut réussir, même en ayant eu un bébé », résume-t-elle.
Si elle était soutenue à hauteur de 23.000 euros par an, l’escrimeuse avoue qu’elle serait « plus sereine financièrement ». Auriane promet de mettre en avant les entreprises qui l’aideront : « Rien ne m’empêche, après les Jeux, de dire aux journalistes que j’ai été soutenu par untel et untel », souligne-t-elle.