Lyon : « Laurent Wauquiez ne veut pas d’une culture qui apprend à penser », critique la ville après l'annonce de la baisse de subventions
REACTIONS•Quelques jours après la décision de la région Auvergne-Rhône-Alpes de baisser drastiquement une partie des subventions accordées à certaines institutions culturelles de Lyon, la pilule a dû mal à passer auprès de la mairieLancelot Mésonier
L'essentiel
- La région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé baisser le montant des subventions accordées à certaines institutions culturelles de Lyon.
- L’Opéra, la biennale ou encore la Villa Gillet vont perdre entre 20 et 40 % des aides qui leur sont allouées.
- La région indique qu’il s’agit simplement « de rééquilibrages territoriaux sans jugement portés sur ces structures ». Mais pour la ville de Lyon, cette décision « ne tient pas debout ».
Quelques jours après l’annonce de la région Auvergne-Rhône-Alpes de baisser une partie des subventions accordées aux institutions culturelles, l’onde de choc n’est toujours pas retombée. En particulier à Lyon, où des lieux emblématiques comme l'Opéra ou la Villa Gillet seront très largement impactés par cette décision.
« Là où je suis en colère, c’est sur la brutalité des baisses. La Villa Gillet perd 100 % de ses subventions de la région. Cela revient à la condamner », réagit Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la ville de Lyon en charge de la culture. L’élue ne comprend pas non plus les arguments avancés par Sophie Rotkopf, vice-présidente de la région déléguée à la culture, dans les colonnes du Progrès lorsqu’elle déclare que l’établissement cité est « une structure très lyonnaise ». « Cela ne tient pas débout. Le prochain projet de la Villa est en collaboration avec 40 lycées, dont plus de la moitié n’est pas de la métropole », rappelle l’adjointe.
« Wauquiez a la folie des grandeurs »
Pour Nathalie Perrin-Gilbert la raison est tout autre. « Laurent Wauquiez ne veut pas d’une culture qui apprend à penser, qui forme les citoyens », analyse-t-elle dénonçant sa « folie des grandeurs ». « Il préfère s’implanter seul en Auvergne avec un musée de la civilisation gauloise qui va coûter des centaines de millions d’euros, un projet qu’il est seul à piloter, où il pourra afficher fièrement un grand panneau bleu et blanc et sa photo. Il est ivre de lui-même », tance-t-elle sans détour.
Mais du côté de la région, qui précise que le budget culture 2022 « est resté identique à celui de 2021 (62 millions d’euros) », la polémique n’a pas lieu d’être. « Il n’y a pas de jugements portés sur les actions conduites par ces structures, simplement le souci de conduire l’action culturelle régionale sur l’ensemble du territoire », répond-elle à 20 Minutes. Et de rappeler que « les festivals dont la subvention est inférieure à 4.000 euros, les filières cinéma, livres et arts plastiques ne seront pas concernées par les baisses ».
Quant à la Villa Gillet, « son financement revient aux collectivités locales concernées » tranche la région. De quoi irriter une nouvelle fois Nathalie Perrin-Gilbert : « Cela n’a pas de sens, la région est une collectivité territoriale au même titre que la ville et la métropole ».
Reste à connaître la nouvelle répartition des subventions qui n’a pas encore été communiquée. Nathalie Perrin-Gilbert prévoit déjà une réunion de crise en sollicitant les services de l’Etat. Ensuite, « la ville va se retrousser les manches mais on ne peut pas faire le travail de la région », conclut l’élue.