Lyon : La Salle Rameau, joyau du patrimoine culturel lyonnais, retrouvera son public en 2024
PATRIMOINE•Situé en plein cœur du 1er arrondissement, le magnifique édifice bâti en 1907 était fermé depuis 2016. Après plusieurs retards, la Salle Rameau rénovée retrouvera sa vocation culturelle et musicale en 2024Jennifer Lesieur
L'essentiel
- Bâtie en 1907, aux prémisses de l’Art Nouveau à Lyon, pour accueillir des concerts symphoniques, la Salle Rameau était fermée depuis 2016.
- La ville de Lyon, épaulée par la Compagnie de Phalsbourg et les architectes Perrot & Richard, vont la rénover en conservant sa dimension patrimoniale.
- Pour sa réouverture prévue en 2024, la programmation accueillera toutes les musiques, dans une grande salle dont la jauge passera de 450 à 900 places.
Une salle de concerts vide a quelque chose de poignant. Les fauteuils de velours rouge de la Salle Rameau paraissent figés dans le froid, ce vendredi 21 janvier, alors que ses bienfaiteurs, debout sur scène, lui prédisent un avenir plus chaleureux. Fermée depuis 2016, la Salle Rameau aurait pu être vendue à un promoteur à des fins commerciales.
Mais Yasmine Bouagga, maire du 1er arrondissement de Lyon où s’élève le magnifique bâtiment, rappelle que cette salle bâtie en 1907 est « née d’une souscription pour accueillir de la musique symphonique : les habitants actuels étaient inquiets qu’elle soit vendue, ils voulaient qu’elle garde son rôle culturel ». Dont acte.
Un bâtiment en trois étages autour d’une salle de 900 places
Le maire de Lyon, Grégory Doucet, avait souhaité la renaissance de « ce joyau de l’Art Nouveau lyonnais » dès le début de son mandat. Et puis, le Covid est arrivé. Au bout d’une longue réflexion où la crise sanitaire est venue remettre en question ses projets culturels, la ville va enfin rénover le bâtiment dès le premier semestre 2022, pour proposer un « lieu de culture et de convivialité » qui ouvrira au deuxième semestre 2024.
Après un appel d’offres, la nouvelle Salle Rameau a été confiée à la Compagnie de Phalsbourg, qui allie grands projets urbains et mécénat, et aux architectes Perrot & Richard. Nicolas Froissard, du Groupe SOS, chargé de la programmation culturelle, prévoit un bâtiment « en trois dimensions : un Tiers Lieu au rez-de-chaussée, à la place de l’ancienne brasserie et salle de billard, qui servira de porte d’entrée. La Grande Salle, au cœur du projet, modulable, avec une jauge qui passera de 450 à 900 places, avec une acoustique exemplaire. Et les Verrières, un toit accessible qu’on vienne assister à un spectacle ou pas, pour se restaurer ou boire un verre dans une ambiance végétale, avec un ou plusieurs chefs du territoire, proposant une cuisine durable » – le projet architectural ayant garanti sa qualité environnementale.
Une programmation inclusive, pour toutes les musiques
Quant à la programmation, riche de 130 dates pour sa première année, elle fera la part belle à la musique classique, au jazz, à la chanson française, mais aussi aux musiques actuelles. Nicolas Froissard prévoit un lieu « inclusif : l’Orchestre de Chambre de Lyon y aura sa résidence, et quand un artiste français se produira ici, par exemple, il pourra se produire avec cet orchestre. » La politique de prix, promet-il, « sera également inclusive ». Les jeunes talents régionaux ne seront pas en reste puisqu’une « scène tremplin, à côté de la grande salle, permettra à des groupes et artistes locaux de se produire devant une cinquantaine de personnes ».
Un partenariat s’est déjà noué avec le trompettiste de jazz Wynton Marsalis, qui ouvrira la saison. De quoi réjouir Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe au maire déléguée à la culture, dont la politique avouée est « de mêler des lieux de création, de résidence avec des lieux de diffusion ». Elle souhaite ainsi que la nouvelle Salle Rameau contribue à « développer cette esthétique du jazz à Lyon », imaginant « un pôle supérieur du jazz », encore en réflexion.
Une réunion d’information sera organisée le 1er mars pour présenter le projet aux riverains. Si le chantier de la Salle Rameau est désormais assuré, ce sera au public d’écrire son histoire.