Les voitures centenaires à énergie nouvelle, vedettes du salon Rétromobile
SALON•Traditionnel rendez-vous des amateurs et collectionneurs de voitures anciennes, le salon Rétromobile met cette année à l'honneur les modèles ayant fonctionné aux énergies nouvelles, avec comme emblème la Jamais Contente, précurseur en 1899 de la propulsion électrique.Avec agence
Avec ce thème, Pierre Rageys, directeur du salon, "souhaite que le public prenne conscience que les énergies alternatives ne datent pas de quelques années, mais qu'elles ont plus d'un siècle".
La Jamais Contente, dont Rétromobile présente une réplique réalisée en 1992, avait été le premier véhicule automobile à dépasser les 100 km/h en mai 1899, propulsée par deux moteurs électriques. Quant à la limousine électrique Krieger, elle offrait déjà en 1908 une autonomie de 100 km.
La Licorne de Mildé-Krieger, une voiture électrique lancée en 1941 fut produite entre 100 et 150 exemplaires, mais deux seulement subsistent aujourd'hui.
A la même période où le carburant faisait défaut, était mise en service la Stela électrique dont les batteries pèsent une tonne, autant que la voiture elle-même. Plus récent, le prototype Citroën Citela traduit en 1992 le regain d'intérêt pour les propulsions électriques.
Le salon Rétromobile est aussi l'occasion de constater que, même en période crise, "la collection va bien", note M. Rageys, satisfait de voir que les exposants sont au rendez-vous avec une présence en légère progression.
La passion des voitures anciennes attire de nouveaux collectionneurs, qui s'intéressent aux véhicules des années 80. "Les trentenaires qui veulent rouler dans une voiture ancienne vont commencer par ça", explique Pierre Rageys. "On collectionne la voiture de son enfance", observe-t-il.
Le salon est aussi pour les constructeurs l'occasion de se confronter à l'histoire de l'automobile.
Citroën, qui étrenne son tout nouveau logo, célèbre ainsi "90 ans d'innovation", avec des grands classiques, Traction, 2CV, Ami 6 et autres DS, aux côtés du nouveau C3 Picasso.
Peugeot, pour illustrer les 120 ans d'un "constructeur qui n'a pas manqué d'énergie", présente plusieurs prototypes dont un petit VLV (véhicule léger de ville) électrique de 1941, un scooter électrique de 1985 ou un petit deux-roues au gaz butane de 1977.
BMW met en parallèle les roadsters 328 et 329 de 1936 et l'actuel Z8 et fait se côtoyer la Mini Morris-Cooper et la Mini d'aujourd'hui. Volkswagen propose une rétrospective des six générations de la Golf, de 1974 à 2008.
Mercedes a choisi de mettre à l'honneur le patrimoine sportif de ses "Flèches d'Argent" avec la monoplace W 165 qui s'imposa au Grand Prix de Tripoli en 1939 et la McLaren Mercedes MP4/23 avec laquelle Lewis Hamilton a conquis le titre mondial de Formule 1 en 2008.
Alfa Romeo met en valeur sa monoplace 12C de 1936, qui atteignait 290 km/h.
Rétromobile fait également une place aux véhicules de personnalités, et cette année, Johnny Hallyday est à l'honneur avec quelques-unes des voitures qui lui ont appartenu dont une Ferrari 275 GTB et une Ford Mustang Monte Carlo.
La traditionnelle vente aux enchères du salon, menée par la maison de ventes britannique Bonham's, mettra en vedette samedi soir deux Bugatti, la type 18S "Black Bess" réalisée en 1913 pour l'aviateur Roland Garros ainsi qu'une type 57S de 1937 restée à l'abri d'un garage pendant 50 ans et attendue au-delà des 3 millions d'euros.
Pour sa 34ème édition, Rétromobile attend quelque 100.000 visiteurs Porte de Versailles à Paris jusqu'au 15 février.