A Lyon, le gouvernement accueilli par une manif: «nous aimons le Président, son pouvoir et son caviar»
LYON•Un comité d’accueil peu chaleureux et très sonore pour le gouvernement...A Lyon, Elisa Frisullo
A midi, lundi, à l’heure où les dix-huit ministres présentaient le plan de relance, cinq cents manifestants munis de cymbales et de grosses caisses ont animé pendant deux heures le quartier de la préfecture (3e), entièrement bouclé par les forces de l’ordre, pour défendre les emplois et le pouvoir d’achat. Répondant à l’appel de l’intersyndicale, des intermittents du spectacle, personnels hospitaliers, enseignants, étudiants et lycéens, pour la plupart, ont dénoncé «la casse des services publics » et réclamé des moyens pour la santé, l’éducation et la culture. « Il y a d’autres solutions pour sortir de la crise que celle proposée aujourd’hui par le gouvernement», a estimé le représentant de la CGT du Rhône, Pierre Coquan, pour lequel «la relance de l’économie ne peut pas se faire sans relance de la consommation, et donc l’augmentation des salaires».
Aux côtés des syndicats, reçus dans l’après-midi par le Premier ministre, de nombreux étudiants s’étaient mobilisés pour critiquer les réformes engagées dans l’enseignement supérieur. «Nous allons tout droit vers la privatisation de l’université», s’est inquiétée Océane, venue comme d’autres élèves de Lyon-II manifester à travers un faux Comité de soutien au gouvernement. «Nous aimons le Président, son pouvoir et son caviar. Nous détestons les pauvres et leurs cafards», pouvait-on lire sur les pancartes de ces étudiants, qui protestaient aussi contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs. Depuis hier, décrétée «journée banalisée» par la présidence de Lyon-II pour favoriser les échanges et débats sur la situation politique, les professeurs sont entrés en grève illimitée, tout comme à Lyon-III. Ceux de Lyon-I doivent rejoindre le mouvement aujourd’hui.