Auvergne-Rhône-Alpes: La région renforce sa police ferroviaire
SECURITE•Près de 80 agents supplémentaires seront déployés d’ici à la fin de l’année dans les rames de train et dans les gares afin de faire reculer la délinquance…Caroline Girardon
L'essentiel
- La région Auvergne-Rhône-Alpes a confirmé lundi que 80 agents supplémentaires viendront grossir les rangs de la police ferroviaire d’ici à la fin de l’année.
- L’objectif est de faire reculer la délinquance et de diviser par trois le nombre d’agressions sexuelles dans les deux ans à venir.
«Pas de précipitation », « si un individu a sa main dissimulée, demandez-lui de la sortir ». Dernières recommandations. Dans un dojo de la SNCF, plusieurs stagiaires, regroupés sur un tatami, écoutent les recommandations de leur instructeur. L’objectif : apprendre à interpeller et à maîtriser un individu. Apprendre également à se défendre et à le plaquer au sol s’il se montre trop virulent.
A la fin de l’année, 80 agents supplémentaires, qui auront été formés au maniement des armes et aux techniques d’interpellation, viendront grossir les rangs de la police ferroviaire qui patrouille dans les gares de la région Auvergne-Rhône-Alpes ou dans les rames de trains. Soit le double des effectifs actuels.
Diviser le nombre d’agressions sexuelles par trois
Laurent Wauquiez, président LR de la collectivité ne cache pas ses ambitions : « en faire la première région de France la plus sécurisée en matière ferroviaire » et « faire reculer la délinquance ». 8.500 actes ont été recensés en 2015, soit une augmentation de 27 % par rapport à l’année précédente.
La priorité reste la lutte contre les agressions sexuelles qui ont triplé en dix ans dans les trains régionaux. « On va la diviser par trois », annonce l’élu, adepte des formules tonitruantes. « Les agresseurs doivent comprendre qu’ils ne vont plus rigoler ».
Une enveloppe de 80 millions d’euros
Pour parvenir à atteindre ces objectifs, Laurent Wauquiez promet de mettre 80 millions d’euros sur la table. Une somme qui servira notamment à équiper 123 gares de système de vidéosurveillance en 2020, de doter les policiers de la SNCF de caméras portatives et de créer un poste de commandement régional pour centraliser les images en temps réel des gares.
Les agents seront prioritairement déployés sur les lignes jugées les plus problématiques comme Lyon-Saint-Etienne ou Lyon-Grenoble mais aussi à la gare de la Part-Dieu, « plaque tournante de la délinquance ».
Etre ferme mais respectueux
« Les agents patrouilleront en uniforme mais aussi en civil car il faut bien déstabiliser ceux qui ont de mauvaises intentions », ajoute Alain Thauvette, directeur régional TER Auvergne-Rhône-Alpes. Tous seront armés, comme les gendarmes ou les polices nationaux. Histoire « de se défendre » en cas d’attaques et « de répondre à toute sorte de violence ». Mais pas question de dégainer au premier mouvement suspect ou lorsque la tension est palpable.
« Ils ont appris à être fermes sans pour autant provoquer. Ils ont été formés pour adopter une attitude respectueuse et polie », argumente Alain Thauvette. « L’un des volets enseignés durant leur cursus, concernant la déontologie est l’éthique, est d’ailleurs placé sous l’égide du défenseur des droits et de SOS racisme », appuie Stéphane Volant, secrétaire général de la SNCF.