PATRIMOINELa ville annonce son projet de sauvegarde du musée des tissus de Lyon

Musée des tissus de Lyon: Agacée par les critiques, la ville présente son projet de sauvegarde

PATRIMOINELa ville de Lyon et la Métropole souhaitent que les collections soient exposées dans les musées des beaux-arts et de Confluence…
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • Une réunion énième réunion doit se tenir vendredi concernant la sauvegarde du musée des Tissus.
  • La ville de Lyon et la Métropole préconisent un nouveau «projet culturel et scientifique».
  • Elles souhaitent que les collections soient exposées dans les musées des beaux-arts et de Confluence.

Deux jours avant une énième réunion concernant le sauvetage du Musée des tissus de Lyon, la ville de Lyon et la Métropole ont tapé du poing sur la table. Vexées d'« être clouées au pilori », les deux collectivités, accusées de « traîner les pieds », ont tenu à mettre les choses au clair et à présenter le projet qu’elles défendent.

« Procès en sorcellerie »

« Depuis 2014, nous avons eu de cesse de trouver des solutions », s’emporte Georges Képénékian, le maire de Lyon, ancien adjoint à la culture. « Il s’agit d’un procès en sorcellerie hallucinant », s’insurge David Kimelfeld, président de la Métropole, « agacé par les rumeurs affirmant que nous ne sommes pas attentifs au patrimoine ». Le plus important, estime-t-il, n’est « pas de trouver de l’argent pour sauver les murs du musée mais de montrer ses collections au plus grand nombre ».

Un tacle appuyé envers ceux qui entendent préserver le bâtiment existant. La chambre de commerce et d’industrie de Lyon, propriétaire des lieux,a annoncé au mois de juillet qu’elle était prête à céder les murs pour un euro symbolique à la Région. Cette dernière se chargerait ensuite de réhabiliter le musée, avec l’aide de l’Etat et des autres collectivités. Une opération chiffrée entre 20 et 30 millions d’euros qui ne convainc guère le maire de Lyon.

« Même si cette somme est partagée, c’est beaucoup d’argent, sachant que le déficit annoncé serait malgré tout de 2,5 millions d’euros par an », lâche Georges Képénékian. « C’est risqué car nous avons également d’autres institutions culturelles à faire vivre ».

« Projet culturel et scientifique »

Les musées des Beaux-arts et celui de Confluence ont donc été mandatés par la ville pour présenter un projet de sauvegarde. Il s’agirait de vendre l’hôtel de Villeroy, situé rue de la Charité et de transférer ses collections à l’hôtel de Lacroix-Laval qui abrite déjà le musée des arts décoratifs. Et de présenter un « projet culturel et scientifique », une « nouvelle muséographie », plus ancrée dans la modernité.

La vente permettrait de dégager 8 millions d’euros. L’opération estimée à 18 millions d’euros engloberait également les travaux du bâtiment où seront conservés les tissus « dans de meilleures conditions qu’aujourd’hui ». Quant aux pièces, elles seraient principalement montrées au musée des Confluences et au musée des Beaux-Arts.

30.000 visiteurs par an

« Le premier attire 750.000 visiteurs par an et le second, 350.000. Aujourd’hui, le musée des tissus enregistre 30.000 visites par an. Nous pensons que ses collections méritent plus de regards », appuie Georges Képénékian.

« Cette solution a déjà été proposée mais elle n’a pas été prise en compte pour des raisons qui nous échappent », poursuit l’élu, prompt à revenir à la charge. Reste à savoir si les autres acteurs du dossier seront davantage séduits. L’argument financier peut faire la différence selon David Kimelfeld. Mais pas seulement. L’ambition aussi.

« Il est bien plus facile d’attirer aujourd’hui des partenaires privés dans un projet solide et novateur. On ne s’engage pas de la même façon quand il s’agit d’une opération de sauvetage », conclut-il.