A45 : Craignant de voir le projet enterré, le maire de Saint-Etienne demande à l’Etat de « tenir parole »
GRANDS PROJETS•L’édile LR a été reçu par le Premier ministre mardi au sujet de ce dossier…E.F. avec AFP
Il craint un « enterrement du dossier » et appelle à la mobilisation de tous les acteurs concernés pour éviter un tel scénario. Le maire LR de Saint-Étienne Gaël Perdriau a demandé mercredi à l’État de « tenir parole » dans le dossier de la future autoroute A45, censée relier sa ville à Lyon, au lendemain d’un report de la décision finale de signature du contrat de concession.
Le Premier ministre Édouard Philippe, « que j’ai rencontré mardi, m’a annoncé un nouveau report de la décision finale de signature du contrat de concession de l’État avec Vinci », a précisé Gaël Perdriau, qui craint « un enterrement du dossier ».
« Toutes les conditions ont été réunies »
Pour l’élu, cette décision est « dictée par le seul motif de trouver une réponse aux budgets insincères des précédents gouvernements, en 2012 et 2017, auxquels l’actuel président de la République participait en tant que ministre de l’Économie ».
Édouard Philippe « reconnaît l’importance de cette future autoroute et son utilité pour notre bassin d’emploi, mais il veut différer la signature du contrat (…) alors que toutes les conditions ont été réunies et que nous sommes à neuf mois de la fin de validité de la déclaration d’utilité publique signée en juillet 2008 », s’insurge-t-il.
L’A45, longue d’une cinquantaine de kilomètres, doit doubler l’autoroute existante entre Lyon et Saint-Étienne (A47), un axe gratuit souvent saturé et réputé dangereux. Le coût de la construction est évalué à 1,2 milliard d’euros, financé pour un tiers par Vinci et deux tiers par l’État et les collectivités locales, soit 790 millions de fonds publics.
Il demande au gouvernement de prendre ses responsabilités
Le maire de Saint-Étienne réclame « à l’État de tenir parole et au gouvernement de prendre ses responsabilités » alors que les collectivités locales ont accepté de s’engager à prendre en charge la moitié de la subvention publique d’équilibre et que l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) et le Conseil d’État ont rendu un avis favorable.
Gaël Perdriau défendra à nouveau ce dossier devant la ministre des Transports Élisabeth Borde, le 11 octobre, a-t-il annoncé. « D’ici là, j’en appelle à tous les décideurs politiques, économiques, sociaux mais aussi à tous les acteurs associatifs (…) pour signer un message de soutien réclamant que le gouvernement honore enfin sa parole », conclut le président de l’agglomération stéphanoise.