L'A45 Lyon-Saint-Etienne et le projet de TGV Lyon-Turin bientôt relégués aux oubliettes?
TRANSPORTS•A l'heure des Assises de la mobilité, la ministre des Transports affiche de nouvelles priorités...Caroline Girardon
L'essentiel
- La ministre des Transports Elisabeth Borne entend présenter une loi d’orientation des mobilités début 2018.
- Le gouvernement entend privilégier la rénovation et le développement d’infrastructures déjà existantes au détriment de nouveaux projets.
- Il ne prévoit pas de construire de nouvelles autoroutes, ni de lignes TGV.
Un nouveau coup de frein. Le projet d’autoroute A45 prévoyant de relier Lyon et Saint-Etienne à la place de l’actuelle A47, semble geler. En cause : la décision du gouvernement de revoir l’agenda des grands projets pour les transports.
lors de l’ouverture des Assises de la mobilité, Elisabeth Borne, la ministre des Transports a clairement affiché ses priorités : investir sur « le réseau non concédé », c’est-à-dire rénover « les routes nationales, dont la qualité se dégrade ». Ce qui sous-entend ne construire aucune nouvelle autoroute durant le mandat à venir.
Les décideurs économiques font bloc
« L’entretien et l’amélioration de l’existant ont souvent été abandonnés [par les précédents gouvernements] au profit de projets nouveaux, et cela a parfois eu des conséquences dramatiques », justifie la ministre. L’A45 entre Lyon et Saint-Etienne, que l’Etat s’était engagé à financer à hauteur de 397 millions d’euros, pourrait dès lors bien être mise en parenthèse, voire reléguée aux oubliettes.
Un scénario jugé catastrophique par le monde économique. « Pour notre région, l’A45 est une nécessité absolue et sur cette affaire, on ne va rien lâcher », promet Emmanuel Imberton, président de la CCI, invité de l’émission Les coulisses du Grand Lyon.
Le tunnel est déjà percé pour le Lyon-Turin
« Le projet a surmonté des blocages politiques plus délicats ces dernières années, il n’est donc pas question de se décourager, mais au contraire de rester actifs pour sa concrétisation », , Maurice Vincent, sénateur LREM de la Loire.
La ligne à grande vitesse Lyon-Turin pourrait elle aussi passer à la trappe. Le gouvernement a annoncé au mois de juillet « faire une pause » dans le dossier transalpin. L’heure est aujourd’hui à la réflexion pour savoir s’il est utile de continuer l’ouvrage car la ministre affirme vouloir désormais privilégier le développement des TER « qui doivent transporter plus de voyageurs » et « qui ne jouent pas leur rôle dans les grandes métropoles ». « Le tunnel étant déjà percé, on ne voit pas comment le projet pourrait être définitivement abandonné », répond une source proche du dossier.