ENQUÊTEAffaire Maëlys: Les éléments accablant le principal suspect se multiplient

VIDEO. Disparition de Maëlys: Les éléments accablant le principal suspect se multiplient

ENQUÊTEAlors que les recherches pour retrouver Maëlys n’ont toujours rien donné, les révélations sur le principal suspect s’enchaînent…
Les recherches pour retrouver Maëlys, 9 ans, disparue dimanche lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), ont repris ce mercredi avec le renfort d'un escadron de gendarmerie mobile.
Les recherches pour retrouver Maëlys, 9 ans, disparue dimanche lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), ont repris ce mercredi avec le renfort d'un escadron de gendarmerie mobile. - PHILIPPE DESMAZES
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

L'essentiel

  • Maëlys, 9 ans, a disparu depuis la nuit du 26 au 27 août au cours d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin en Isère.
  • Nordahl L, mis en examen et placé en détention provisoire le 3 septembre au soir dans le cadre de cette affaire, nie toujours son implication dans la disparition de l’enfant.
  • Plusieurs éléments accablent le suspect mais il n’y a toujours aucune preuve formelle contre lui.

Près de trois semaines après la disparition de Maëlys à Pont-de-Beauvoisin en Isère, l’enfant de 9 ans reste introuvable. Le principal suspect dans cette affaire, Nordahl L., qui a dû être transféré de la prison de Varces à celle de Saint-Quentin-Fallavier jeudi en raison de menaces de codétenus, nie toujours toute implication dans l’enlèvement de la fillette. Plusieurs éléments troublants viennent toutefois accabler de jour en jour cet ancien militaire de 34 ans, désormais placé à l’isolement.

20 Minutes vous explique tout ce qu’il faut savoir des dernières informations qui viennent ajouter un peu plus à la suspicion autour de cet homme.

  • Une trace ADN de la fillette et un petit garçon introuvable

Nordahl L. a été mis en examen et placé en détention provisoire le 3 septembre pour « enlèvement et séquestration » dans le cadre de cette affaire suite à la découverte d’une trace ADN appartenant à Maëlys sur le tableau de bord de son Audi A3. L’homme, un ancien militaire qui aurait été réformé "en raison d’un comportement psychologique instable", selon des sources proches de l’enquête, a fini par avouer que la petite fille était montée dans son véhicule le soir de la fête, en compagnie d’un petit garçon pour voir ses chiens.

Les enfants ayant constaté qu’il n’y avait pas d’animaux dans le véhicule seraient redescendus selon la version du suspect. Seulement voilà, les enquêteurs n’ont pas trouvé la trace de ce petit garçon qui pourrait n’avoir jamais existé.

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  • Un lavage ultra-minutieux de sa voiture

Lors de ses différentes auditions par les enquêteurs, Nordahl L. a expliqué avoir lavé sa voiture après la disparition de l’enfant en vue de la vendre prochainement à une connaissance. Cette dernière, interrogée par la police, aurait confirmé cette version. Toujours est-il que la minutie dont a fait preuve le suspect pour nettoyer son véhicule a de quoi interpeller.

Au lendemain de la disparition, le dimanche 27 août vers 17 heures donc, l’homme a en effet été filmé en train de briquer sa voiture dans une station de lavage pendant une heure et demie. Il a notamment pris soin de laver son coffre avec un produit normalement réservé aux jantes qui a pour effet de tromper l’odorat des chiens. Difficile de croire que le suspect ne connaissait pas les vertus de ce produit, l’homme ayant servi pendant cinq ans comme maître chien au sein du 132e Bataillon cynophile de l’armée de terre de Suippes.

  • Un portable caché aux enquêteurs

Sur ce point aussi, Nordahl L., qui semble avoir réponse à tout, s’est expliqué auprès des enquêteurs. Lors de sa première garde à vue, il avait omis d’indiquer qu’il avait deux téléphones portables. Son avocat avait ensuite expliqué, au lendemain de sa mise en examen, que ce mobile était en cours de résiliation car il ne fonctionnait plus. Mais cette semaine, cette version été mise à mal par le travail des gendarmes. Ces derniers ont en effet découvert qu’alors que le téléphone principal du suspect était éteint, le second portable, résilié le 28 août, fonctionnait lors de la fête. L’appareil, qui aurait été plusieurs fois en mode avion au cours de cette nuit, a été repéré à trois reprises et à trois horaires différents au cours de la soirée, par des antennes-relais ne couvrant pas la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin où il était pourtant censé se trouver, selon Le Dauphiné Libéré.

  • Il aurait insisté pour être de la fête

A l’origine, l’ex-militaire domicilié chez ses parents à Domessin n’était pas invité à la réception de mariage. Selon Paris-Match, l’homme aurait insisté et aurait finalement été convié au vin d’honneur. Là, il aurait alors proposé de revenir au moment du dessert et d’amener en contrepartie quelques friandises pour les invités. Par « friandises », il faut comprendre des doses de cocaïne consommées pendant la soirée et vendues par Nordahl à quelques convives. Pour justifier que son portable ait borné en dehors de la salle des fêtes, le suspect, interrogé sur cette nouvelle contradiction, aurait d’ailleurs indiqué aux enquêteurs s’est absenté plusieurs fois de la soirée pour aller se fournir en stupéfiants, ajoute Le Dauphiné Libéré.

  • Une attitude étrange avec les enfants

Si le suspect a été remarqué par certains convives lors de la réception, ce n’est pas pour la drogue mais pour son comportement avec les enfants, perçu comme étrange après la disparition de la fillette. Des témoins auraient indiqué l’avoir vu dans la salle où les enfants dormaient sous la surveillance d’une baby-sitter, ajoute Paris-Match.

C’est d’ailleurs dans cette salle qu’il aurait parlé à Maëlys et montré à l’enfant des photos de ses chiens, des animaux adorés par la petite. La maman de l’enfant disparue a indiqué en début de semaine, par la voix de son avocat, qu’elle avait assisté à une partie de la discussion entre Maëlys et le suspect puis était repartie laissant sa fille converser avec lui.

Lorsqu’elle avait constaté sa disparition, la mère de famille s’était lancée à la recherche de Maëlys, bien sûr, mais également de cet homme avec lequel elle discutait. Elle avait alors été troublée en constatant qu’il ne semblait pas « spécialement concerné » par les recherches entamées cette nuit-là par l’ensemble des convives pour retrouver Maëlys, « ni vraiment inquiet », avait indiqué Fabien Rajon, l’avocat des parents de la fillette.

  • Des griffures aux bras et aux jambes

Dès le début de l’enquête, des griffures sur les bras et les jambes du suspect ont interpellé les enquêteurs. Ce dernier a expliqué qu’il s’était égratigné en faisait du jardinage au milieu de framboisiers. Une activité à laquelle pourtant, selon les proches du suspect, Nordahl n’est pas habitué.

  • Aucune preuve formelle

Malgré ces multiples indices troublants, aucune preuve formelle n’existe contre l’ancien militaire. La semaine passée, des prélèvements ont été réalisés au domicile de ses parents à Domessin pour tenter de trouver une quelconque trace pouvant prouver sa mise en cause dans cette affaire de disparition et aider à retrouver l’enfant. Les résultats de ces analyses ne sont pas encore connus mais devraient l’être très prochainement.