VIDEO. Disparition de Maëlys: Le point sur quinze jours d'enquête
ENQUETE•La petite Maëlys, disparue depuis deux semaines, n’a toujours pas été retrouvée…Caroline Girardon
L'essentiel
- Depuis deux semaines, les enquêteurs passent la région au peigne fin pour retrouver Maëlys, disparue dans la nuit du 26 au 27 août.
- La défense du suspect ne les convainc pas.
- Faute de preuves et d’aveux, ils se basent sur des éléments troublants.
Le mystère entourant la disparition de la petite Maëlys, enlevée lors d’une soirée de mariage dans l’Isère, n’a toujours pas été levé. Depuis deux semaines, les enquêteurs ne ménagent pas leurs efforts pour retrouver la fillette. Si la défense du principal suspect ne convainc guère les policiers chargés de mener les investigations, l’enfant demeure introuvable.
Où en sont les recherches ? Les gendarmes ont d’abord fouillé les alentours de la salle des fêtes où se déroulait le mariage. Leurs chiens ont perdu la trace de Maëlys sur le parking. Ce qui laisse penser que la fillette est montée à bord du véhicule. Après avoir nié cette hypothèse, le principal suspect, écroué depuis une semaine, a fini par admettre que la petite fille avait grimpé sur le siège arrière de sa voiture pour voir si les chiens dont il lui avait parlé dans la soirée, se trouvaient bien dans le coffre.
Depuis deux semaines, la région a été passée au peigne fin. Les enquêteurs ont ensuite rapidement concentré leurs recherches sur le lac d’Aiguebelette où le suspect se rendait quasiment tous les jours afin de promener ses chiens. Un travail de fourmi vu la grandeur et la profondeur du lac. Ils ont pour l’instant fouillé les trois quarts des eaux. Lundi matin, six plongeurs ont vérifié des échos repérés par les sonars dans le secteur de Saint-Alban-de-Montbel. Mais cela n’a rien donné.
Enfin, les gorges de Chailles ont également été sondées pour savoir si l’enfant ne s’y trouvait pas.
De quels éléments disposent les enquêteurs ? Pour l’instant, ils ne détiennent aucune preuve permettant d’incriminer le suspect. Les résultats des prélèvements effectués mardi lors de la perquisition du domicile des parents de Nordahl L. ne sont pas encore connus. Les gendarmes ont également cherché la présence d’infimes traces de sang, qui auraient pu être effacées dans la maison et dans le jardin.
Le seul élément qu’ils disposent est une petite trace ADN de Maëlys, mêlé à celle de l’ancien militaire, qu’ils ont trouvée sur un élément de commande du tableau de bord. Ce qui n’est actuellement pas suffisant. Convaincus de la responsabilité du trentenaire dans l’enlèvement de la petite fille, les gendarmes se basent sur des éléments troublants et sur ses déclarations contradictoires.
Qu’est ce qui intrigue les gendarmes ? Les détails livrés par le suspect lors de sa garde à vue, ont fortement éveillé les soupçons des enquêteurs. La trace ADN a été relevée sur la partie gauche du tableau de bord. Or l’homme a précisé que Maëlys était montée dans la voiture par la porte avant droite.
Il a aussi indiqué que la fillette n’était pas seule à ce moment-là, évoquant la présence d’un petit garçon « blondinet ». Les enquêteurs, qui ont vérifié ses dires, n’ont jamais trouvé cet enfant, concluant tout simplement qu’il n’existait pas.
Autre élément troublant : Nordhal L. a entièrement nettoyé son Audi le lendemain du mariage, prenant le soin d’appliquer dans le coffre un produit utilisé pour nettoyer les jantes. Un produit qui permet surtout de tromper l’odorat des chiens. Une drôle de coïncidence lorsque l’on sait que l’homme est un véritable passionné des canidés et qu’il a servi pendant cinq ans comme maître chien au sein du 132e Bataillon cynophile de l’armée de terre de Suippes.
L’emploi du temps du suspect le soir de la disparition intrigue également fortement les enquêteurs. L’homme s’est absenté une heure, le temps de rentrer chez ses parents pour changer de short, qu’il aurait taché avec du vin. Mais le vêtement en question n’a pas été retrouvé, le suspect ayant fini par indiquer qu’il l’avait jeté dans une poubelle publique, puisqu’il considérait qu’il était trop usé.
Enfin les traces de griffure relevées sur les bras et le genou de Nordahl ont également interpellé les gendarmes. Le suspect a simplement répondu qu’il s’était écorché en jardinant au milieu de framboisiers. Or ses proches ont révélé qu’il n’avait pas l’habitude de jardiner. Son avocat a d’ailleurs estimé que ces griffures n’avaient pas « pu être causées par un ongle ».