JUSTICEUne plainte pour pédophilie visant le cardinal de Lyon classée sans suite

Pédophilie: Une plainte pour « non-dénonciation » visant le cardinal Barbarin classée sans suite à Lyon

JUSTICEEn 2016, un haut fonctionnaire, victime présumée d'un prêtre lyonnais, avait attaqué l'archevêque pour «non-dénonciation» d'agressions sexuelles...
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

L'essentiel

  • Cette enquête, classée sans suite, avait été ouverte après la plainte déposée à l’encontre du cardinal par un haut fonctionnaire, victime présumée d’un abbé lyonnais
  • Dans cette affaire, l’archevêque était accusé de « non-dénonciation d’agressions sexuelles » et « non-assistance à personne en danger »

L’affaire, remontant aux années 90, avait ressurgi du passé en 2016 à Lyon, peu après la révélation du scandale pédophile de l’affaire Preynat. Ce mardi, le diocèse de Lyon a fait savoir qu’une enquête pour « non-dénonciation d’agressions sexuelles » et « non-assistance à personne en danger », visant le cardinal Philippe Barbarin, avait été classée sans suite. Une décision prise par le parquet de Lyon en décembre dernier mais officiellement communiquée ces derniers jours à l’archevêché.

Cette enquête avait été ouverte après la plainte déposée le 14 février 2016 à l’encontre de l’archevêque par un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Peu après la mise en examen du père Preynat - ce curé accusé d’agressions sexuelles sur mineurs par d’anciens scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon - cet homme de 42 ans avait révélé avoir été victime d’un autre prêtre du diocèse, Jérôme Billioud, en 1990 et en 1993.

« Aucune infraction pénale démontrée »

Le haut fonctionnaire, qui aurait subi les assauts de cet homme d’Église alors qu’il était âgé de 16 ans, puis de 19 ans, reprochait à l’archevêque Barbarin de ne pas avoir écarté cet abbé, dont il connaissait pourtant les déviances. Dans une interview accordée au Figaro début 2016, ce cadre avait affirmé avoir rencontré l’archevêque à ce sujet en 2009. Ce dernier l’aurait alors encouragé à porter plainte. Mais les faits étant prescrits, la plainte avait été classée sans suite.

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« Le cardinal m’a dit qu’il était parfaitement au courant et que ce prêtre avait déjà eu maille à partir avec la justice », accusait alors le haut fonctionnaire. Le père Jérôme Billioud, condamné au début des années 2000 à un mois de prison avec sursis pour exhibitionnisme, était resté en fonction à la paroisse de l’Immaculée Conception, dans le 6e arrondissement de Lyon, jusqu’à ce que cette affaire ressurgisse du passé, en mars dernier. Le 15 mars 2016, le cardinal Barbarin avait alors demandé que cet homme d’Église « n’exerce plus son ministère, dans le monde entier, jusqu’à ce que la justice se fasse ».

La plainte, déposée par le quadragénaire contre Philippe Barbarin, aurait abouti à un classement sans suite, l’enquête « n’ayant démontré aucune infraction pénale » à l’encontre du cardinal, précise ce 11 juillet le diocèse dans un communiqué. « Le parquet de Lyon a estimé qu’il n’y avait pas d’infraction parce que le plaignant avait 17 ans et 20 ans au moment des faits, et parce que le cardinal Barbarin qui l’a rencontré seulement en 2009, a conseillé à cet homme, devenu majeur, de déposer plainte, ce que l’intéressé a fait », ajoute l’archevêché.

Le cardinal cité à comparaître par des victimes présumées du père Preynat

Mis en cause pour les mêmes raisons par d’anciens scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon en marge des faits reprochés au curé Bernard Preynat, l’archevêque de Lyon avait également bénéficié d’un classement sans suite en juillet 2016. Dans cette affaire de pédophilie, qui a plongé l’église dans une tourmente sans précédent, les victimes présumées n’ont pas abandonné pour autant l’action judiciaire.

Le 23 mai, dix victimes présumées du père Preynat, mis en examen pour agressions sexuelles sur mineurs, avaient annoncé avoir cité à comparaître le cardinal Barbarin et six autres personnes proches de l’archevêque. Les membres de l’association La Parole libérée leur reprochent de ne pas avoir dénoncé les faits du curé lyonnais à la justice. Dans le cadre de cette procédure rarissime, une première audience est fixée au 19 septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon.