Choc toxique lié aux règles: Pas de lien avec la composition des tampons
SANTE•Neuf mois après avoir lancé une étude sur les chocs toxiques liés aux règles, le centre national de référence des staphylocoques, dévoile les premiers résultats…Caroline Girardon
L'essentiel
- Pour mener à bien son étude, le centre national de référence des staphylocoques a collecté 700 tampons hygiéniques afin de les analyser
- L’infection ne serait pas directement liée à l’utilisation des tampons selon les chercheurs
En octobre,le centre national de référence des staphylocoques, basé à Lyon, lançait une vaste collecte de tampons hygiéniques pour faire avancer la recherche sur les chocs toxiques liés aux règles. Neuf mois plus tard, il livre les premiers résultats de son étude. Voici ce qu’il faut en retenir.
Comment se développe l’infection ? La maladie, qui se caractérise par les mêmes symptômes que la grippe ou la gastro-entérite, est causée par un staphylocoque doré, une bactérie sans danger présente chez 30 % de la population. Seules 4 % des femmes en ont dans la flore vaginale et parmi elles, moins d’un pourcent est porteur d’une souche particulière de staphylocoque qui peut produire des toxines.
Ce sont ces toxines qui prolifèrent et « empoisonnent » la patiente. Il s’agit d’une infection extrêmement rare mais grave qui peut conduire à l’amputation ou au décès si elle n’est pas diagnostiquée à temps. Elle toucherait une femme sur 100.000 selon certains observateurs ou une femme sur un million, selon d’autres experts.
La méthode? Le centre a récolté plus de 700 tampons afin de les analyser. « Nous en avons fait du jus, comme une sorte d’infusion afin d’en extraire les substances chimiques », explique Gérard Lina, responsable du centre. L’objectif était ainsi de savoir si ces substances pouvaient avoir un effet sur la croissance du staphylocoque et la production de toxines.
La composition des tampons aggrave-t-elle l’infection ? A priori non même si les chercheurs qui ont testé les marques les plus utilisées, ne sont pas en mesure de fournir une réponse précise. « Les résultats sont encourageants car aucune des protections testées ne favorise la croissance et la production de toxines. Certains tampons ont même un effet protecteur », explique Gérard Lina. Et de nuancer : « Cela ne veut pas dire que le risque n’existe pas. C’est simplement que nous avons de bons produits disponibles sur le marché. »
Quelle en serait la cause ? Si certaines patientes du centre incriminent clairement l’utilisation de tampons ou de coupes menstruelles, les chercheurs n’ont pas de certitudes. L’infection est-elle liée à l’évolution de la flore vaginale ? Selon eux, le choc toxique résulterait d’un « défaut d’information des utilisatrices » qui garderaient leurs tampons trop longtemps, notamment la nuit. Mais là encore, ce n’est pas une science exacte.