SANTEUn traitement prometteur pour guérir les cancers du sang testé

Lyon: Un traitement prometteur pour guérir les cancers du sang

SANTELes Hospices civils de Lyon sont les seuls en France à tester ce traitement international, élaboré par le laboratoire Novartis…
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • Les Hospices civils de Lyon sont les seuls en France à tester un traitement prometteur contre les cancers du sang, à savoir les lymphomes et les leucémies
  • Ce traitement consiste à prélever des cellules sur les patients et à les modifier génétiquement pour qu’elles deviennent des « tueuses d’élite »
  • Une fois transformées, ces cellules, réinjectées au patient, sont capables d’attaquer et de tuer la tumeur

Un traitement très prometteur. Le laboratoire Novartis pourrait bien avoir trouvé un traitement capable de guérir les cancers du sang, notamment les lymphomes et les leucémies.

Pour l’heure, les résultats de l’étude, menée depuis deux ans dans dix pays, laissent entrevoir un réel espoir. Au total, 51 patients, pour lesquels tous les traitements classiques avaient échoué et qui étaient de fait condamnés, ont bénéficié de ce traitement. Parmi eux, quatre Français ont été soignés dans le service d’hématologie des Hospices civils de Lyon, le seul centre français à avoir participé à cette étude internationale.

Des cellules tueuses d’élite

« L’idée est de prélever des cellules de nos patients afin de les rééduquer pour qu’elles soient capables d’attaquer la tumeur », explique Gilles Salles, hématologue aux HCL. Les cellules immunitaires prélevées sont ainsi transformées génétiquement. Un procédé qui prend trois à quatre semaines. Ensuite, elles sont injectées au patient par voie veineuse et vont se multiplier, telles de « tueuses d’élite », afin de s’en prendre directement à la tumeur.

« C’est un peu comme une greffe. Une seule injection suffit », précise Gilles Salles, avant d’ajouter : « On peut avoir une première appréciation au bout d’un mois et des premiers résultats à trois mois ». Plus de la moitié des patients ayant participé à l’étude, ont vu leur tumeur régresser et chez 37 % d’entre eux, la tumeur n’était plus détectable au bout de trois mois.

Des effets secondaires

Seul bémol non négligeable : le traitement entraîne parfois des effets secondaires, comme des chutes de tensions ou des troubles neurologiques. « Ce qui nécessite une prise en charge dans des centres hautement spécialisés », explique Gilles Salles. « Mais ces résultats, bien que préliminaires, s’avèrent très prometteurs. Ils serviront de base à plusieurs autres études, qui seront développées dans les prochains mois chez des patients atteints de lymphome agressifs ou d’autres formes de maladie du sang », ajoute-t-il.

Autre objectif : tester ce traitement d’ici deux à trois ans sur des « tumeurs solides » qui peuvent se développer dans n’importe quel tissu : peau, muqueuses, os, organes, et qui représentent 90 % des cancers humains.