A la prochaine rentrée, certains écoliers du Rhône pourraient de nouveau n’avoir classe que quatre jours par semaine. Telle est en tout cas la possibilité offerte aux communes par le gouvernement, dont le décret d’assouplissement des rythmes scolaires doit être examiné jeudi par le Conseil supérieur de l’Education. Si sur ce dossier, l’Etat semble vouloir avancer rapidement, sur le terrain pourtant, le retour aux anciens rythmes semble difficile à organiser pour le mois de septembre dans les communes qui seraient tentées.

Comme la plupart des grandes villes d’ailleurs, Lyon et Villeurbanne ont d’ores et déjà annoncé qu’elles conserveraient les quatre jours et demi à la rentrée. A quelques semaines de la fin de l’année scolaire, la municipalité lyonnaise a fait le choix « de la stabilité pour les familles et les partenaires mobilisés dans l’organisation du périscolaire ».

Mais elle n’exclut pas de possibles évolutions à l’avenir. « S’il doit y avoir un changement, cela se fera dans la concertation, en lien avec les conseils d’école et l’Education nationale », indique-t-on à l’Hôtel de Ville.

Villeurbanne a indiqué ce mardi qu’elle n’envisageait pas de remettre en cause l’organisation actuelle « qui n’a que trois ans d’existence ». « Il est important qu’une telle évolution de fonctionnement puisse produire ses effets dans le temps et la stabilité », a indiqué le maire PS de la ville, Jean-Paul Bret, qui organisera tout de même l’an prochain une évaluation pour permettre « d’éventuels ajustements » de la semaine actuelle d’école.

Rillieux réfléchit sérieusement au retour des quatre jours

Dans d’autres communes en revanche, qui, en 2014, s’étaient vivement opposées à la réforme Peillon, la porte ouverte par le gouvernement pour revenir à une semaine plus courte a relancé les débats. A Rillieux-la-Pape, notamment, l’organisation de la prochaine rentrée n’est pas encore tranchée. « C’est sûr que s’il pouvait le faire demain, le maire Alexandre Vincendet reviendrait tout de suite aux quatre jours. Beaucoup de parents aussi nous le demandent », indique à 20 Minutes un proche collaborateur de l’édile (LR).

Mais les conditions de mise en œuvre sont encore trop floues pour permettre à la municipalité de se décider. « Avec la semaine de quatre jours et demi, nous avons eu des compensations financières de la part de l’Etat. Avec les quatre jours, nous ne savons pas ce qu’il en sera. Mais si les conditions sont favorables, que financièrement, cela ne change pas grand-chose, nous repasserons à une semaine d’école plus courte ».

Chaponost se prononce vendredi

A Chaponost aussi, où le maire Damien Combet faisait partie, en 2014, des frondeurs, l’organisation de la rentrée est à l’étude. « Nous devons nous prononcer sur la question des rythmes vendredi. La volonté de la municipalité est clairement de sortir de la réforme. La question est plutôt de savoir dans quel délai. Il faut que le retour aux quatre jours se fasse dans des conditions réalisables afin que les familles puissent s’organiser », indique-t-on à la mairie.

Dans plusieurs autres communes du département, où la rentrée est presque bouclée, la réflexion n’aura pas lieu cette année, faute de temps. Mais le débat sur les rythmes, loin d’être clos partout, devrait occuper une large partie de l’année scolaire prochaine.