PRÉSIDENTIELLEA Riverie, plus petit village du Rhône, l'élection mobilise sans emballer

A Riverie, plus petit village du Rhône, l'élection mobilise dans la plus grande discrétion

PRÉSIDENTIELLEDans cette cité médiévale des Monts du Lyonnais, le vote reste un sujet « intime »…
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

En ce dimanche d’élection présidentielle, l’ambiance est très détendue à la mairie de Riverie, le plus petit village du Rhône. On se tutoie, on se fait la bise. Dans cette jolie cité médiévale de 308 âmes, située dans les Monts du Lyonnais, chacun ou presque se connaît. En cette matinée printanière, les Rampognauds n’ont pas hésité à braver la bise matinale pour se rendre aux urnes.

Une forte mobilisation habituelle dans cette commune, où en 2012, le taux de participation au premier tour (89,74 %) avait dépassé de 10 points la mobilisation nationale (79,48 %). « Les habitants des petites communes en général se mobilisent énormément. Ici, pour chaque élection, la participation est très bonne. Les gens se sentent concernés. On se sent préservés, bien dans notre village, en sécurité. Mais nous ne vivons pas en autarcie. Beaucoup d’habitants travaillent à Lyon ou à Saint-Etienne », explique Isabelle Brouillet, maire de Riverie depuis 2008.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Dans les campagnes le vote reste un sujet tabou »

Le chemin jusqu’aux urnes a beau se faire facilement, la politique semble pourtant rester un sujet dont on préfère ne pas parler dans ce village rural. Dans le bureau de vote, avant de passer dans l’isoloir, chacun se donne des nouvelles, parle météo ou participation, mais aucun mot n’est échangé sur les candidats. « On ne fait pas de politique. Pour les municipales, on vote pour une personne pas pour un parti. C’est peut-être pour cela que les gens restent très discrets sur le sujet », estime la maire sans étiquette.

Christiane, 70 ans dont 28 ans passés à Riverie, parle politique avec ses proches amis de Mornant. « Mais dans les campagnes, le vote reste un sujet tabou. On se connaît tous, on parle de tout, mais très peu de politique. Le vote fait vraiment partie de l’intimité », confie cette retraitée mobilisée pour veiller au bon déroulement de l’élection.

Mais lorsqu’on les interroge à la sortie de la mairie et que les langues commencent à se délier, les Rampognauds ne cachent pas leurs doutes et leurs déceptions au sujet de la politique nationale. « C’est la première fois que je vois autant de gens indécis. Même ce matin, certains ne savaient pas encore pour qui voter », ajoute Isabelle Brouillet.

Suivez en direct le premier tour de la présidentielle…

« On a le choix entre la peste et le choléra »

Jusqu’au dernier moment, Pascale, 54 ans, a hésité. « C’est la première année que je suis si dubitative. Le choix a été compliqué. Je trouve vraiment que nous ne sommes pas bien lotis pour cette élection vu tout ce que l’on a pu découvrir pendant la campagne », indique-t-elle, écœurée. « Je n’ai jamais vu une élection aussi mouvementée. On ne peut faire confiance à personne. Les affaires ont occulté le vrai débat sur ce qui préoccupe les Français. Je n’attends plus rien sur le plan national, je n’y crois plus », ajoute Christiane.

« On a le choix entre la peste et le choléra. Aucun candidat n’est en phase avec ce que les gens attendent. Ils sont tous déphasés. Il est urgent qu’ils redescendent sur terre pour comprendre ce que veut vraiment la population », renchérit Joëlle, 56 ans, qui comme bon nombre d’électeurs croisés dans le village, a accompli son devoir citoyen sans conviction et bien peu d'illusion.

Retrouvez ci-dessous les résultats à Lyon lors du premier tour de la présidentielle de 2012...