OL-Besiktas: Ça fait quoi de jouer à domicile contre des milliers de supporters turcs?
FOOTBALL•Lyon s'apprête à accueillir plus de 15.000 fans du Besiktas Istanbul, ce jeudi (21h05) en quart de finale aller de Ligue Europa...Jérémy Laugier
Le premier souvenir qui vient malheureusement à l’esprit au moment de voir une équipe turque débarquer sur le sol français pour un match de Coupe d’Europe, ça reste les hallucinantes scènes de baston dans les tribunes du Parc des Princes en 2001. Plus d’une cinquantaine de supporters turcs avaient été blessés lors de ce sombre PSG-Galatassaray (2-0) en Ligue des champions. Mais si le quart de finale aller de Ligue Europa OL-Besiktas de ce jeudi (21h05) a été classé « à très hauts risques » par les autorités, il pourrait confirmer une autre tendance : il n’est pas évident de remporter le match des tribunes, même à domicile. Car plus de 15.000 fans du Besiktas Istanbul devraient être de la partie au Parc OL.
a« C’est sûr que c’est un peu inhabituel », a reconnu Jérémy Morel, mercredi devant la presse. Les Lyonnais, qui ont déjà affronté quatre clubs turcs dans leur histoire, ont surtout halluciné lors de leur élimination en Coupe UEFA contre Trabzonspor en 1991. Si Nicolas Puydebois n’a « pas souvenir d’une immense ferveur » lors du match contre Fenerbahçe (4-2) en 2004, dans lequel il avait remplacé Grégory Coupet (blessé), il garde bien en tête ce précédent plus méconnu en tant que spectateur. « Je n’avais que 10 ans mais ça m’avait marqué de voir Gerland avec autant de maillots et écharpes bleu ciel et grenat dans les tribunes », explique l’ancien gardien de but. On vous laisse à ce sujet apprécier la rare clameur accompagnant chacun des quatre buts de Trabzonspor à Lyon (3-4, vidéo ci-dessous).
« Il y avait presque plus de supporters turcs dans le stade »
En affrontant à trois reprises Galatassaray entre 2006 et 2009, les Girondins de Bordeaux ont eux aussi galéré pour jouer véritablement à domicile dans leur antre de Chaban-Delmas. « Le plus dingue, c’était de découvrir de véritables cris de guerre échangés entre joueurs et supporters dès l’échauffement, évoque Antoine, fidèle supporter bordelais ayant assisté au succès (3-1) en novembre 2006 en Ligue des champions. Les joueurs venaient à tour de rôle pour chauffer un kop [Besiktas en fait souvent de même] qui ne s’est jamais arrêté de chanter malgré la défaite. »
Remplaçant lors du nul (0-0) contre le même club deux saisons plus tard en Ligue Europa, David Bellion va même plus loin. « Avant le coup d’envoi, on avait rigolé entre joueurs en se disant qu’il y avait presque plus de supporters turcs dans le stade », confie l’ancien attaquant, qui a d’ailleurs vécu « les ambiances les plus bouillantes » de sa carrière dans des stades turcs, avec Bordeaux et Manchester United.
« Même en étant en net sous-nombre en Grèce, ils se sont fait entendre »
« Besiktas a probablement les meilleurs supporters en Turquie, constate Yusuf Kenan Çalik, journaliste pour le groupe de télévision TRT à Istanbul. Même en étant en net sous-nombre au tour précédent en Grèce contre l’Olympiakos, ils se sont fait entendre durant le match. Il faut donc s’attendre à ce que ce soit bruyant à 15.000 à Lyon. Et puis à moins de subir des provocations, ils ne seront pas là pour chercher des affrontements. »
Une ferveur populaire que Ricardo Faty (ex-joueur de Strasbourg, Nantes et Ajaccio) côtoie depuis l’été 2015 avec le club de Bursaspor. « Découvrir tous ces supporters passionnés était l’une des principales raisons de ma venue dans ce championnat, indique l’international sénégalais. Besiktas a les supporters les plus fanatiques et ils vont vouloir montrer qu’ils peuvent être chez eux à Lyon. » Une des clés de ce quart de finale aller pourrait donc vraiment se jouer dans les tribunes du Parc OL.
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