POLEMIQUEMaltraitance: L'auxiliaire condamnée «ne reprendra pas son travail»

Rhône: Condamnée pour maltraitance, l'auxiliaire de puériculture «n'a pas l'intention de reprendre son travail»

POLEMIQUESes avocats ont précisé un détail important que le tribunal de Villefranche avait omis de dire : l'employée a été condamnée à 5 ans d'interdiction d'exercer...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Ils redoutaient de la voir reprendre du service rapidement. Interrogés par RMC, plusieurs parents de Belleville, dans le Rhône, ont fait part de leur inquiétude quant au probable retour de l’une des auxiliaires puéricultrice de la crèche municipale.

Cette dernière, âgée de 46 ans, a été condamnée le 10 mars à trois mois de prison avec sursis pour avoir maltraité sept enfants et bébés dont elle avait la charge entre septembre 2015 et décembre 2015. Coups dans le visage, insultes, brimades, privations de repas… Autant de faits qui lui ont été reprochés et qui ont fini par être dénoncés par ses collègues de travail.

Elle devient défenseur syndical trois jours avant sa condamnation

Mais pas d’interdiction d’exercer prononcée à la barre. L’employée, qui était syndiquée à la CGT, a été nommée défenseur syndical… trois jours avant sa condamnation. Un statut qui la protège puisqu’elle ne peut être licenciée qu’après l’avis de l’inspection du travail. D’où la crainte du personnel de l’établissement et des parents de la voir reprendre son poste.

Un retour n’est pourtant pas d’actualité, affirme ce lundi Isabelle Foillard, l’une des avocates de l’accusée. « Ma cliente a longtemps songé à faire appel de sa condamnation. Nous lui avions conseillé de le faire. Mais après avoir longtemps hésité, elle a renoncé. Et elle ne reprendra pas ses activités », affirme-t-elle à 20 Minutes.

La bourde du tribunal

Selon l’avocate, tout est parti d’une « incompréhension ». Au moment de rendre publiquement son jugement, le tribunal de Villefranche a omis un détail. Un détail de taille pourtant, puisqu’il a tout simplement oublié de dire que la puériculture était également condamnée à cinq ans d’interdiction d’exercer !

« A la barre, rien n’a été dit. Nous avons découvert cela dans le jugement dactylographié, une semaine après », précise Isabelle Foillard. La directrice de la crèche ne le savait pas non plus et a pensé que son employée allait tout faire pour réintégrer son emploi, non sans arrières-pensées, d'après elle : « Elle voulait récupérer un gros chèque » !

« Une femme détruite psychologiquement »

« Chaque fois qu’elle peut le faire, elle intervient. Elle s’était renseignée auprès des délégués du personnel. Ce n’est pas quelqu’un qui lâche l’affaire facilement », indique la directrice. Et d’ajouter : « Son statut la protège toujours mais nous avons désormais un motif substantiel et sérieux (l’interdiction d’exercer) pour convaincre l’inspection du travail. Nous allons pouvoir lancer la procédure de licenciement ».

Quant à l’employée condamnée, elle aspirerait aujourd’hui à tourner la page. « Que le personnel de la crèche se rassure, elle n’est pas près de revenir. C’est une femme détruite psychologiquement, elle n’a pas la force de mener ce combat », déclare son avocate. Et de conclure : « Elle accepte sa condamnation et veut surtout se reconstruire aujourd’hui. »