Biathlon: Finalement, Martin Fourcade a-t-il un vrai impact sur la pratique de son sport en France?
BIATHLON•Portée par son champion, la discipline explose dans les stations depuis trois ans...Jérémy Laugier
Depuis quelques mois, l’Ecole du ski français des Rousses (Jura) intervient dans un centre social de Dijon pour présenter le biathlon. « Au départ, ces ados ignoraient absolument tout de ce sport, explique le directeur de l’ESF des Rousses Marc Cretin. Aujourd’hui, ils en sont mordus au point d’avoir des posters de Martin Fourcade. » Une anecdote qui en dit long sur l’aura du double champion olympique de Sotchi (2014), y compris dans une grande ville située à 150 km des premières stations de sports d’hiver.
Car l’explosion sportive et médiatique de Martin Fourcade coïncide avec celle du biathlon en France. Le domaine des Rousses a par exemple encadré plus d’un millier de skieurs en biathlon cette saison, pour 350 heures de cours dispensés.
Un créneau sur les enterrements de vie de garçon ?
Des chiffres à des années lumière des débuts de la station jurassienne, il y a une vingtaine d’années, au sujet de ce sport longtemps méconnu. Le constat est tout aussi emballant du côté du Grand-Bornand (Haute-Savoie), avec 2.000 pratiquants en quatre mois cette saison.
« Pendant de longues années, on ne proposait une initiation qu’une fois par semaine pendant les vacances scolaires, se souvient Claudie Aubry, directrice technique de la section fond. Là, il y a tellement de demandes qu’on en met en place quasiment chaque jour. L’engouement ne fait que croître, avec aussi des demandes pour des séminaires de groupes et même des enterrements de vie de garçon. »
Le périscolaire permet au biathlon de se faire connaître
Le domaine de Savoie Grand Revard est équipé depuis 2014 d’un stade de biathlon, au niveau de la Porte de la Féclaz. Une nouvelle structure qui a changé beaucoup de choses. « Avant, les enfants du coin avaient envie de se mettre au ski de fond. Depuis trois ans, ils veulent tous faire du biathlon », confie ainsi Patrick Rémy, responsable du club des sports de la Féclaz, qui a notamment accueilli plus de 90 jeunes de moins de 8 ans depuis 2014.
Il faut dire que le biathlon profite des créneaux périscolaires pour se déplacer dans les écoles avec carabines laser et rollers. Mais il n’y a pas que de l’initiation à 10 mètres. Depuis cette saison, une quinzaine d’adultes aguerris ont également monté une section s’entraînant chaque semaine à 50 mètres à la Féclaz. « Pour tout ce qui nous arrive, on ne peut que dire merci à Martin », sourit Claudie Aubry. Rarement un champion a à ce point fait décoller son sport en France.