OL: Pourquoi Alex Morgan va briller pour son premier match en Ligue des champions
FOOTBALL FEMININ•Recrutée cet hiver, l'attaquante américaine sera très attendue ce jeudi (20h15) lors du remake de la dernière finale européenne contre Wolfsburg...Jérémy Laugier
Presque comme d’habitude depuis dix ans, les joueuses de l’OL sont quasiment assurées d’être championnes de France à l’arrivée du printemps. Depuis le nouveau revers du PSG samedi à Marseille (2-0), le 11e sacre consécutif en D1 ne fait même plus aucun doute (7 points d’avance sur Paris à 6 journées de la fin). Dans ce contexte, s’il y a bien une joueuse ravie de l’arrivée d’un choc européen, ce jeudi (20h15) à Wolfsburg, c’est Alex Morgan.
Elle n’est venue que pour la Ligue des champions. Si Alex Morgan a accepté de rejoindre Lyon après les multiples sollicitations de Jean-Michel Aulas, ce n’est pas pour éclater chaque week-end Albi, Rodez ou Soyaux. Depuis son arrivée en janvier, l’attaquante américaine martèle que son principal objectif est la Ligue des champions.
Après tout, un doublé D1-Coupe de France semble un peu pâlichon quand on a déjà remporté un championnat américain (en 2013 avec Portland), et surtout les JO en 2012 et la Coupe du monde en 2015.
Elle a si souvent été décisive dans les grands rendez-vous. Véritable phénomène sur les réseaux sociaux avec une communauté de plus de 10 millions de fans entre Facebook, Twitter et Instagram, Alex Morgan est avant tout l’une des meilleures joueuses de la planète. Si JMA l’a qualifiée à son arrivée de « David Beckham au féminin », l’ancien Mancunien avait 37 ans à son arrivée au PSG, soit dix ans de plus qu’elle.
Parmi ses 73 buts en 123 matchs avec la sélection américaine, plusieurs ont été cruciaux. Déjà auteur du but victorieux lors de la finale du Mondial U20 en 2008 au Chili, la redoutable attaquante a qualifié à 21 ans les Etats-Unis pour la Coupe du monde 2011 au bout d’un barrage haletant contre l’Italie (1-0, but à la 90e +4).
La série ne s’arrête pas là puisqu’Alex Morgan a ensuite plané sur ce Mondial 2011 avec un but en demies contre les Bleues (3-1) puis une autre réalisation et une passe décisive en finale face au Japon (2-2, t.a.b 1-3). Meilleure buteuse lors de l’Algarve Cup en 2012, elle s’est une nouvelle fois montrée « clutch » aux JO de Londres en inscrivant un but synonyme de finale à la 120e minute contre le Canada (4-3). Autant vous dire qu’un alléchant quart de finale de Ligue des champions face à Wolfsburg semble taillé pour elle.
Elle vient de faire le plein de confiance. Alex Morgan commençait à avoir le temps long. Une telle buteuse n’a pas vraiment l’habitude de vivre quatre matchs consécutifs sans marquer, surtout quand son équipe en inscrit 17 dans le même temps. « Les buts viendront quand ils viendront », assurait la joueuse de 27 ans dans cette période délicate coïncidant avec sa première expérience à l’étranger.
En une semaine, elle a su débloquer son compteur et balayer la plupart des doutes à son sujet en signant un triplé contre Rodez en Coupe de France (6-0) puis un doublé samedi à Albi (0-5). Gérard Prêcheur ne pouvait pas espérer mieux avant la double confrontation capitale face à Wolfsburg. « J’avais dit qu’il faudrait être patient avec Alex », a d’ailleurs rappelé l’entraîneur lyonnais mardi.
Elle ne va pas subir une si grande pression que ça. L’OL n’a pas attendu Alex Morgan pour viser la Ligue des champions. Le club a déjà trois Coupes d’Europe dans sa vitrine, dont celle de la saison passée (remportée aux tirs au but contre Wolfsburg) conquise par 11 des 18 joueuses retenues par Gérard Prêcheur ce jeudi.
Au vu de l’incroyable rendement du duo Ada Hegerberg-Eugénie Le Sommer, qui cumulent 39 buts cette saison, Lyon ne risque vraiment pas d’être Morgan-dépendante en attaque. Cette richesse d’effectif sans doute inédite dans le football féminin en Europe peut ôter de la pression à l’internationale américaine. Tout semble donc réuni pour qu’Alex Morgan prouve en Allemagne qu’elle est bien plus qu’un gros coup médiatique.