Villefontaine: L'analyse du matériel informatique du directeur d'école écarte toute complicité
PEDOPHILIE•Les disque durs, disquettes et CD-Rom de Romain F. ont été passés au peigne fin...20 Minutes avec AFP
L’analyse des supports informatiques appartenant au directeur d’école pédophile de Villefontaine (Isère), qui s’est suicidé en prison en avril 2016, a permis d’écarter l’hypothèse d’une complicité, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Grenoble.
Ces disques durs, disquettes et CD-ROM avaient été confiés à la gendarmerie par la femme de Romain F., qui les avait retrouvés dissimulés dans le double toit de leur maison, quelques jours avant son suicide en détention.
« Les faits d’un seul homme »
« Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas eu de découverte de complicité. C’étaient les faits d’un homme seul », a déclaré Jean-Yves Coquillat, procureur de la République à Grenoble.
Le travail du juge d’instruction en charge de cette affaire « hors norme » et des enquêteurs n’est pas encore fini malgré la mort de l’auteur des faits : il faut encore vérifier s’il y a de « nouvelles victimes potentiellement identifiables ».
Les supports informatiques analysés ont livré « environ 512.000 photos et plus de 11.000 vidéos dont la grande majorité provient d’internet où il les avait soit achetées soit reçues en peer-to-peer (échange d’internaute à internaute, NDLR) », a souligné M. Coquillat.
Aucune trace d’exportation sur le net
« D’autres, beaucoup moins nombreuses, sont des photos ou des montages qu’il avait faits lui-même lors des 'ateliers du goût' où l’instituteur imposait des fellations à des élèves aux yeux bandés », a poursuivi le magistrat, insistant sur le fait « qu’aucune trace d’exportation (sur le net) de ses photos n’a été trouvée ».
Sur ces photos, qui intéressent la justice, « les enfants sont parfois aisément identifiables, d’autres fois il faut faire des mesures de rapprochement ». « Le juge va comparer ces photos avec les victimes déjà identifiées et voir s’il y en a d’autres et s’il est possible de les identifier », a expliqué M. Coquillat.
« Les fichiers sont classés sous forme de prénoms. Il peut avoir utilisé les prénoms des victimes mais pas forcément », a-t-il mis en garde.
« C’est la fin du travail à faire. Ensuite le dossier sera réglé et il y aura un non-lieu de par l’extinction de l’action publique en raison de la mort du prévenu », a conclu le procureur.